À propos de cette édition

Éditeur
Ashem Fictions
Genre
Science-fiction
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Pot-Pourrire
Pagination
28-29
Lieu
Saint-Hyacinthe
Année de parution
1996
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un hélicoptère survole la lande, puis une mer de rochers grisâtres et acérés. L’appareil se pose sur une petite étendue plate et rend l’âme. La pilote enlève son casque, satisfaite d’avoir suivi la procédure à la lettre. Le co-pilote semble mort.

Commentaires

Il y a peu à dire de ce texte qui conserve son mystère. Il est trop court pour qu’on puisse en tirer une quelconque interprétation. « L’Aube » fait référence en termes généraux à des événements majeurs en toile de fond : l’Accident, le Projet sur cette Terre. En ce sens, il s’agit à n’en pas douter d’un texte de science-fiction.

En 1998, au Festival de fantastique et de science-fiction qui s’était tenu à Roberval, Thierry Vincent avait présenté pendant une heure plusieurs facettes de son univers imaginaire qu’il comptait déployer dans un vaste cycle romanesque en plusieurs tomes. « L’Aube » appartient peut-être à cette œuvre en gestation dont elle ne constituerait qu’un infime fragment. Mais cette œuvre existe-t-elle réellement dans les cartons de Vincent, celui-ci étant un auteur secret, énigmatique et quelque peu mythomane ?

Le mystère qui se dégage du texte est aussi alimenté par la nature du pilote de l’hélicoptère. Malgré son nom tout à fait commun – Marie Forestier –, la pilote montrait en effet des traits qui « n’avaient plus grand-chose d’humain ». Le texte suggère qu’elle est morte : « La pendule s’était arrêtée. » On reste avec l’impression d’un personnage qui a perdu son humanité à force de se concentrer sur la procédure et qui a consacré ses dernières énergies à programmer ses gestes. Un corps-machine en quelque sorte, humain et appareil formant un tout, dont l’exploit – poser son hélicoptère sans s’écraser malgré sa perte de conscience – apparaît comme une victoire dérisoire.

Thierry Vincent amorçait en 1996 sa phase la plus productive comme auteur mais le grand texte, sinon l’œuvre marquante, n’est jamais venu. Projet trop ambitieux ? Obsession de la perfection ? Seul l’auteur pourrait répondre. Pour ma part, je n’entretiens plus aucune attente. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 205.