À propos de cette édition

Éditeur
Triptyque
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Moebius 78
Pagination
149
Lieu
Montréal
Année de parution
1998
Support
Fac-similé

Résumé/Sommaire

Un vieil homme amoncelle un monstrueux tas de feuilles mortes afin d’y faire sauter les enfants. Ne pouvant résister à l’attrait du jeu, il bondit à son tour et, après avoir fait un saut à la fois prodigieux, acrobatique et majestueux, il disparaît dans « la bête ». Sa chute ne s’arrête pas et il n’en reviendra jamais. Les jeunes n’y comprennent rien, pas plus que les adultes qui tentent de s’expliquer l’événement insolite, allant jusqu’à nier l’existence même du vieil homme.

Commentaires

Voilà une excellente petite nouvelle toute en douceur, en simplicité et en humour. L’idée est intéressante (être avalé par un tas de feuilles) et n’est pas donnée d’avance, sauf par le mot « faille » du titre et par l’appellation progressive du tas : monstre qu’on alimente, dos de la bête, lames acérées des feuilles. L’atmosphère y est très bien décrite : on aimerait y être. Les observations du comportement des enfants y sont justes. Ce qui fascine le plus, c’est sans doute le traitement temporel du récit : l’écoulement lent et frileux de l’automne, voire l’arrêt du temps au moment où le narrateur effectue la chute vers la « chose », mais aussi la rapidité des gestes : les enfants trépignent, la course vers le tas est rapide, la chute est vertigineuse. Tout se passe très vite mais est narré de façon beaucoup plus lente.

Enfin, ce qui rend le texte si attachant, c’est l’humour avec lequel le sujet est traité et qui dédramatise suffisamment l’intrigue : la course élégante de la petite fille qui ne veut pas se salir, le désir du narrateur d’en mettre plein la vue (quelle ironie !), le temps qui retient son souffle pendant que le vieil homme virevolte comme un athlète dans les airs. Cette nouvelle n’est pas sans rappeler « La Mort exquise » de Claude Mathieu. [AL]

  • Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 108.