À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
DATCHA, une base soviétique secrète sur la face cachée de la Lune, a dû être évacuée. Cependant, faute de place sur l’astronef disponible, seuls les enfants des trois scientifiques et trois militaires en poste ont pu quitter DATCHA. Siria, Perséa et Aldébarus ont abouti au Québec, dans le Bas- Saint-Laurent. Pendant ce temps, leurs parents restés sur la Lune sont condamnés à brève échéance, faute d’oxygène.
Deux des Soviétiques tentent une expédition de la dernière chance afin de récupérer des pièces utilisables de la sonde LUNA 9. Sur le chemin du retour, Anton et Svetlana rencontrent un nuage lumineux qui s’abat sur eux, les enveloppe et produit des effets prodigieux : vieillissement accéléré, cécité partielle, don d’empathie, capacité respiratoire accrue, voyage astral jusqu’à la Terre, rencontre virtuelle avec des êtres supérieurs bienveillants…
Pendant ce temps, en plein décembre 1998, une tempête s’abat sur la station d’aide à la navigation où sont hébergés les trois jeunes Lunaires. Des phénomènes étranges se succèdent : apparitions spectrales de leurs parents, disparition du capitaine Lavoie… Ils sont tirés de là par l’arrivée de deux agents russes, Viktor Tzernine et Katia Petrova. Attribuant ces événements inquiétants aux menées d’agents étatsuniens, Tzernine et Petrova convainquent les jeunes de les suivre en Russie. Cependant, lorsque le président russe lui-même intervient pour obtenir la vérité sur DATCHA, Aldébarus se méfie.
Tzernine et Petrova retournent avec lui sur la Lune, où ses parents les démasquent : ce sont des agents américains qui ont emmené les enfants dans une base secrète des États-Unis au Yukon. Avec l’aide de l’armée canadienne, Aldébarus libère Siria et Perséa de leur captivité déguisée. Les trois jeunes pourront donc retrouver DATCHA et leurs parents.
Commentaires
Ce roman jeunesse de Renée Amiot aurait pu avoir quelque mérite si l’intrigue n’avait pas multiplié les péripéties sans se soucier de les lier les unes aux autres. Les premières pages du livre décrivent la mystérieuse rencontre de Svetlana et Anton avec un nuage lumineux, tout droit sorti de la panoplie d’effets spéciaux de Star Trek. Les deux Soviétiques sont transformés et auraient fait la connaissance d’êtres immatériels et supérieurs, mais on n’en saura jamais plus. Ensuite, c’est au tour des jeunes naufragés au Canada d’être victimes de phénomènes mystérieux lors d’une tempête nocturne.
Normalement, les rapports délicats des trois jeunes avec les soi-disant agents russes qui veulent leur arracher tous les secrets de DATCHA auraient dû être au cœur de l’intrigue. Mais Amiot n’en tire que deux ou trois péripéties supplémentaires, sans grande force dramatique. Malgré ses soupçons, Aldébarus ne tente rien pour échapper à Tzernine et Petrova, tandis que le seul haut fait de Perséa et Siria consiste à mentir opportunément. Une fois sur la Lune, les agents américains sont démasqués sans le moindre mal par Svetlana qui, après deux décennies dans une base isolée sur la face cachée de la Lune, s’avère capable de reconnaître une pointe d’accent anglais lorsque les deux agents s’expriment en russe, langue qu’ils ont pourtant, en toute logique, dû apprendre et perfectionner sur le terrain de manière à passer pour des russophones à Moscou.
Quant au dénouement, après une explication rapide des agissements du capitaine Lavoie, il est bâclé en quelques pages narrées au futur de l’indicatif, sans aucunement s’engager quant à la réalité de ce qui est annoncé. Comble de l’incongruité, les événements prédits pour l’an 2000 sont décrits comme relevant du futur dans un roman paru en 2000 !
Roman obsolète avant même sa publication, L’Autre Face cachée de la Terre est presque incompréhensible pour qui n’a pas lu le roman précédent d’Amiot, La Face cachée de la Terre, et il n’a rien pour impressionner les mémoires. Série d’incidents largement dénués d’originalité, il abonde en personnages trop sommairement campés pour être attachants et il s’arrête plus qu’il ne conclut. [JLT]
- Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 7-9.
Références
- Giroux, Pierrette, Lurelu, vol. 23, n˚ 2, p. 32.