À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
L’ogre Barrad raconte à la princesse Melsi l’histoire de Badelaire l’assassin. Le roi de Santoron désire faire assassiner le prince Ambrin de Ligombault afin d’annexer son royaume. Pour remplir cette mission délicate, il commande au chef de ses armées, Nacar, d’envoyer son soldat le plus habile à tuer. Hélas, Badelaire est bien le meilleur guerrier de Santoron, mais il n’est pas du tout doué pour l’intrigue. Arrivé à Ligombault, Badelaire réagit en soldat plutôt qu’en assassin en se portant à la défense d’une jeune fille, Jolivette, et de son ami Antitus, qu’une bande de malfrats tourmente. Du coup, sa situation se complique drôlement.
Melsi interrompt Barrad, déclarant que Badelaire n’est guère fûté. Barrad la laisse poursuivre l’histoire à sa manière, jusqu’à ce qu’elle soit en panne d’inspiration et doive s’en remettre à lui pour terminer…
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Commentaires
Une délicieuse histoire, aussi fraîche et emballante que le dyptique de Barrad (dont j’ai déjà dit tout le bien que j’en pense) où l’auteur joue le jeu de la métafiction avec autant d’assurance que d’élégance. Les réactions de Melsi, qui a deviné que le précepteur de Jolivette voulait la marier à quelqu’un d’autre qu’Antitus (« dans les histoires, c’est toujours comme ça »), loin d’affaiblir le texte, le renforcent. Car, si Champetier joue avec le matériau des contes de fées, il le fait avec une maîtrise consommée et une imagination qui renouvelle le sujet. Les aventures de Badelaire sont passionnantes, même si elles utilisent des motifs connus ; la caractérisation du personnage y est pour beaucoup, Badelaire ayant tout de l’honnête homme au grand cœur et rien de l’assassin.
L’auteur a ajouté un élément important qui, lui, est fort original. Nacar est un peu nécromant et a fourni à Badelaire trois baguettes magiques. S’il en fait brûler une, il peut communiquer à distance, quelques instants, avec Nacar. La communication via les baguettes est très bien rendue, elle donne au texte un cachet qui le distingue d’autant plus des contes ultraconnus de Grimm, et elle fournit à l’auteur de quoi terminer son texte sur une note en définitive surprenante – mais je n’en vendrai pas la mèche. Faites-vous plaisir et lisez-le. [YM]
- Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 58-59.