À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Étendu dans une pièce définie uniquement par quelques rais de lumière, une table, une chaise haute et un miroir, Barbe-Bleue sommeille tandis que, dans un autre continuum espace-temps, sur Terre, des jeunes filles innocentes meurent dans des circonstances inexpliquées.
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Commentaires
Voici un texte sibyllin à l’extrême, qui oblige à la relecture sans pour cela rien y perdre de son charme, de sa puissance d’envoûtement. On n’est pas loin de la poésie surréaliste, tant le texte se dérobe à toute tentative d’explication rationnelle – et pourtant, il ne s’agit pas de l’obscurantisme outrancier de ces nouvellistes qui n’ont au fond rien à raconter. Malgré tout son mystère, la nouvelle de Lafontant demeure, en raison du style, d’une limpidité cristalline qui contribue au dépaysement du lecteur.
D’une certaine manière, son climat rappelle vaguement celui de certaines nouvelles de la période New Wave de Harlan Ellison, notamment « The Beast That Shouted Love at the Heart of the World » – mais je cède ici à la tentation de comparer à tout prix. Jean Lafontant ne doit pas grand-chose à l’ex-angry young man de la SF américaine et c’est tant mieux pour lui ! Son écriture, d’une rare élégance (quoique cédant par moments à la préciosité), lui est propre et les brefs aperçus de son imaginaire qu’il nous livre en ces quelques pages ont de quoi couper le souffle. Vivement un autre texte de Jean Lafontant ! [SP]
- Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 240-241.