À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Jean-Pierre et Manon viennent de déménager au 409, rue Champlain, à Hull. L’appartement a mauvaise réputation et les locataires s’y succèdent. Rapidement, Jean-Pierre commence à comprendre pourquoi : l’auteur ressent des accès de violence, notamment sexuelle. Nul doute, un drame s’est passé dans cette maison, lié à un cadavre de femme dans le grenier, dont la courbure du dos est étrangement familière à Jean-Pierre…
Commentaires
Dans « Bienvenue au 409 », Claude Bolduc joue avec brio sur plusieurs temporalités/réalités. Bientôt, le lecteur partage la confusion de Jean-Pierre, dont le rapport au réel est de plus en plus ambigu. De plus, la force de ses désirs violents est décrite de manière convaincante et éloquente. De cette façon, Bolduc parvient à créer des effets horrifiques solides et mémorables, « Bienvenue au 409 » constituant à mon avis l’une des pièces maîtresses du nouvelliste.
L’auteur use à la fois d’épouvante psychologique à la Roman Polanski, notamment dans ce passage où il rêve qu’un sexe féminin s’ouvre dans le mur, et d’horreur plus « concrète », par exemple dans cet épisode halluciné au cours duquel il viole sa compagne. Alors qu’il essaie justement en vain d’écrire une scène de viol…
Nul doute, « Bienvenue au 409 » marque la mémoire et requiert une deuxième lecture pour en saisir toutes les subtilités. C’est d’ailleurs le seul reproche que je peux faire à cette nouvelle : être légèrement trop fuyante. Mais nous ne sommes pas en territoires de certitudes… [AG]
- Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 34-35.