À propos de cette édition

Éditeur
L'instant même
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Autour des gares
Pagination
201-202
Lieu
Québec
Année de parution
1991

Résumé/Sommaire

Insatisfait de tout, un homme prend le train vers une destination inconnue. Il roule pendant des heures et des heures, puis constate que les voyageurs autour de lui se font plus rares. Il est bientôt le seul passager à bord d’un train qu’il se propose de quitter en bout de ligne seulement.

Commentaires

Le projet de Hugues Corriveau dans Autour des gares relève de la gageure : écrire cent textes de deux pages ayant pour thème commun l’univers des trains à partir d’une phrase tirée de l’œuvre maîtresse de Marcel Proust, À la recherche du temps perdu.

Ici, la phrase qui a servi de déclencheur à « Billet pour le bout de la ligne » peut passer pour une réflexion que se fait le narrateur quand il s’avise qu’il est seul à bord du train : « Alors la vie me parut barrée de tous les côtés. » Précisons tout de suite que la nouvelle de Corriveau n’a pas la prétention toutefois de recréer l’écriture de Proust. Les phrases sont généralement courtes, d’une grande simplicité lexicale. Rien à voir avec l’introspection des personnages proustiens qui se traduit par une écriture sinueuse, empruntant de multiples détours. D’ailleurs, la longueur des nouvelles de Corriveau ne le permettrait pas.

Comme tous les textes de ce recueil que nous commentons dans L’Année…, « Billet pour le bout de la ligne » se situe à la frontière des genres, entre insolite, surréalisme, symbolisme et fantastique. Si nous avons opté pour ce dernier, c’est peut-être parce que l’anecdote est souvent utilisée par les auteurs fantastiques pour marquer le passage du temps, traduire la trajectoire d’une existence et l’accession à un nouvel état de conscience ou à une nouvelle réalité. Cette année même, « le Voyage à Pandémonium » de Louis Hamelin traitait ce thème sur le mode ironique. En 1987, Aude décrivait une véritable expérience spirituelle à partir d’un canevas semblable dans « Les Voyageurs blancs ».

En deux pages, on peut exiger du texte de Corriveau qu’il soit plus riche que celui d’Aude ou plus pétillant sur le plan de l’écriture que celui de Hamelin. Comme, en outre, le motif fantastique n’est pas des plus original, on comprendra que ce texte soulève un intérêt très relatif. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 58-59.

Références