À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Monsieur Suckmydick est envahi par une entité appelée PAROLE ; ses pensées ne cessent jamais, mais il ne parle pas. Il se déplace dans ce qui reste des fondations d’un complexe immobilier lorsqu’il marche sur un gros clou. Puis, son deuxième pied est aussi transpercé. Un vent soulève la structure de bois en forme de croix sur laquelle les pieds sont cloués. Une force inconnue étend les bras de l’homme afin de clouer ses mains.
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Commentaires
C’est un texte quelque peu étrange que Daniel-Louis Beaudoin nous livre ici. La nouvelle m’a d’abord attirée par sa forme. L’auteur joue avec les mots et la langue et nous entraîne dans une sorte de délire lexical plaisant à lire. Cependant, on se demande quelquefois si ce n’est pas trop… En effet, si certaines formules sont assez réussies : « […] une entité appelée PAROLE, qui le réduisait au plus complet mutisme […] » ou encore « […] un après-midi banalement extraordinaire […] », d’autres sont un peu pénibles à lire : « Aucune de ces réponses. Aucune de ces questions. Toutes les réponses et les questions à la fois. Seulement les réponses. Seulement les questions. » Néanmoins, le texte finit sur une bonne note, ce qui laisse une agréable dernière impression. On parle de Monsieur Suckmydick, cloué sur sa croix, en disant : « Qu’il est beau le martyr des sous-sols ! » Quelques lignes plus loin, le texte se termine par ces mots : « C’était un beau Christ de cave. » Le rapprochement des deux phrases donne un sens tout autre à cette insulte connue.
Cependant, si la forme m’a bien plu, je ne peux pas en dire autant du contenu. J’ai eu de la difficulté à cerner le sujet de cette nouvelle pour en venir à la conclusion que je devrais plutôt me laisser porter par les phrases au lieu d’essayer d’en déchiffrer le sens. Et ce fut la bonne solution. Ce texte à saveur biblique se laisse pleinement savourer si nous n’essayons pas d’en percer les mystères. [LA]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 9-10.