À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Envoyé en Asie par le Jardin botanique de Montréal pour identifier une collection de bonsaïs que Sire Khun Daeng, vieil éleveur décédé, lègue à l’institution, le narrateur fait une découverte stupéfiante dans la demeure du défunt. Apparemment, même s’il n’avait pu obtenir de ses trois femmes successives le fils sans lequel un Asiatique se tient pour nul devant l’Éternité, Khun Daeng avait réussi grâce à son art à se donner un héritier…
Commentaires
On connaissait Jean Marcel, l’universitaire et essayiste, auteur d’études littéraires très spécialisées, de même que le romancier, auteur du Triptyque des temps perdus, œuvres qui toutes témoignent d’une époustouflante érudition. On découvre avec ce texte un Jean Marcel nouvelliste fantastique qui n’a rien à envier aux praticiens plus aguerris du genre.
Placée sous le parrainage littéraire d’Edgar Allan Poe (néanmoins apparentée à Jorge Luis Borgès, comme le fait remarquer à juste titre Lise Morin dans son liminaire), cette courte nouvelle m’apparaît comme l’une des plus réussies et des plus originales de ce numéro d’imagine… consacré aux bonsaïs. Pour un coup d’envoi, c’en est tout un ! On y admirera l’élégance et la clarté du style de Jean Marcel, sa connaissance évidente des civilisations asiatiques, ainsi que son humour discret et subtil, comme le bouquet de certains vins de grand cru. Il est à souhaiter que l’auteur récidivera dans ce genre qu’il maîtrise bien et qui lui convient à ravir. Chapeau ! [SP]
- Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 119.