À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un individu est fasciné par un arbre miniature vivant à la croisée d’une rue et d’une voie ferrée abandonnée. Il suit l’évolution de l’arbre au fil des saisons pour enfin découvrir qu’il s’agit d’un magnolia. C’est alors que le piège surgit…
Commentaires
« Bonsaï » est un texte qui cherche à épouser, visuellement parlant, la forme du bonsaï. Les mots s’espacent ou se rapprochent selon les courbures ou les embranchements désirés. Je dis bien « cherche à épouser » car le résultat ne paraît guère convaincant. Le format d’imagine… permet difficilement ce genre d’expérimentation visuelle. Et puis le jeu est ici gratuit, sans fondement. L’auteure s’amuse par exemple à modifier la grosseur du caractère pour les besoins du dessin ; les mots miniature et petitesse se voient même ainsi réduits, comme s’ils ne portaient pas déjà tout leur sens.
Quant au texte, il est d’une banalité déconcertante. Pour réussir l’analogie avec le bonsaï, il aurait fallu un récit serré, constitué de nœuds, de ruptures, de branchements forcés. Il aurait fallu ligaturer, atrophier. Rien de tel. Fond et forme ne parlent pas la même langue. Jusqu’à la fin, par ailleurs fort décevante.
L’expérience aurait pu être intéressante. Mais le « Bonsaï » de Michèle Baillargeon, tel que (re)présenté, ressemble malheureusement à un texte sans racines. [RP]
- Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 9.