À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Madame Oméga observe et commente, discute et se rappelle. Autour d’elle, le « centre d’achats », enchevêtré de labyrinthes, organique de structure, fluide de sa foule.
Commentaires
Bon, je sais, comme résumé ça ne dit pas grand chose. Pourtant, je pense qu’il n’est pas mauvais. Avez-vous déjà essayé de faire la description d’une toile de Paul-Émile Borduas à quelqu’un qui n’en a jamais vu ?
« Boutique Madame Oméga » est un texte à la fois impressionniste, abstrait et structuraliste, si vous me passez l’analogie. De plus, comme nous avons un passage d’Alice au Pays des Merveilles en exergue, je pourrais ajouter qu’une solide dose d’absurde et de non-dit agrémente la lecture.
D’histoire, je n’en vois pas. Plutôt une description sans limite, un jeu du mot et de l’espace, un entrelacement de rythme et d’image. Madame Oméga peut être tout dans ce texte. Autant la muse du Centre que sa gérante que son fantôme que sa conscience électronique. Il y a ces rappels où on nous donne du slogan genre « Boutique Madame Oméga, la dernière mode de vos ébats », ces considérations plus ou moins bienvenues sur les Caisses Pop, ces observations sans cesse retournées de certains personnages stéréotypes comme le gérant et la placière, la petite fille et la foule, cette dernière toujours en marche, toujours patiente, toujours impatiente.
L’art abstrait me subjugue souvent lorsqu’il s’agit de peinture ou de sculpture ; l’abstraction poétique dans un texte me laisse généralement sur ma faim. Il est quand même intéressant que la voix de Pierre Langevin puisse se faire entendre : la richesse du genre SF n’en est que plus grande et plus diversifiée. [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 108.