Buck (Le)

Les deux amis sont des habitués de la chasse à l’orignal, mais cette année, quand l’avion les laisse en plein bois, il y a en plus Leclair, un lointain cousin de Michel. Dès le début, Leclair se conduit étrangement, refusant de dormir dans la cabane, proférant d’impénétrables phrases dans un jargon inconnu et montrant des dons inquiétants pour déceler le buck.

Alors tout s’enchaîne et se déchaîne, la chasse, l’agonie de Michel, les incantations démoniaques de Leclair. Après la mort de Michel, le narra­teur, terrorisé, tente de retourner vers la civilisation mais, entre les épau­les, une douleur…

• Buck (Le) (1989) - Nouvelle
• Buck (Le) (1989) - Nouvelle

Quel climat ! Jean Désy, on l’a déjà dit, aime la nature sauvage. Sa facilité à faire ressentir l’immensité et la désolation de cette forêt lointaine donne un décor tout à fait approprié à l’horrible sujet de ce texte. Ce qu’on savait moins, cependant, c’est la fascinante simplicité avec laquelle il réussit à construire une impressionnante gradation fantastique. En quel­ques lignes, il campe la réalité ; en quelques lignes, il la bascule. Quelques pages plus loin, le lecteur se retrouve pris dans une histoire de chasse qui n’a plus rien de commun avec celles qu’il a peut-être vécues. L’horreur a envahi la forêt, le vert reposant s’est mué en une couleur malsaine. Entremêlant pouvoirs psychiques et mythologies indiennes, Désy peint à grands coups cette nouvelle réalité qui ne peut surgir qu’à l’écart de toute civilisation.

D’un auteur qui, jusqu’à maintenant, ne nous avait offert qu’un fantas­tique plutôt gentil, classique ou anodin, voici une belle surprise. [JPw]

• Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 63-64.