À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le jour même où il apprend que sa mère est morte, un soldat est blessé à la jambe par les Japonais. Il est secouru par une vieille femme – qu’il lui semble connaître – accompagnée d’une fillette. Elles le conduisent à une cabane en forêt. La vieille femme le soigne, se servant de son foulard comme garrot. L’homme, apaisé, s’endort. Un air de Noël, joué à la flûte par la fillette, le réveille. La vieille vient le border. Il se rendort en murmurant le nom de sa mère… Le soldat est retrouvé par ses compatriotes dans un fossé. Il apprend qu’aucune cabane ne se trouve dans la région. A-t-il rêvé ? Pourtant, il y a bien un foulard autour de sa jambe…
Commentaires
Ce conte fantastique a remporté le 5e prix (1re section) au concours de Noël du quotidien Le Nouvelliste. Précisons que la 1re section de ce concours était ouverte aux écrivains, professeurs et étudiants (huit prix) de toutes régions alors que la 2e section (trois prix) s’adressait aux amateurs domiciliés au Cœur-du-Québec. Dans Le Nouvelliste du 7 octobre 1961, les organisateurs présentent leurs critères : « Que l’on soit surtout original. C’est la qualité dont on tiendra compte davantage, de même que le style, il va sans dire. » (p. 3)
Diane Descoteaux propose un texte dont le sujet, plutôt dramatique, pourra surprendre en cette période de l’année généralement consacrée aux réjouissances. Original ? Par sa tonalité peut-être… Dès le départ, nous sommes plongés dans la nuit, le deuil, la souffrance. Un jeune homme, blessé, éloigné des siens, combat seul le mal et la détresse. Ce qui nous rappelle que la mort ne tient jamais compte des calendriers…
« C’est arrivé un jour de Noël » est une histoire simple, bien rédigée et conforme aux croyances d’une société qui n’a pas encore connu les grands bouleversements de la Révolution tranquille. Diane Descoteaux y fait l’éloge de valeurs conservatrices : la foi, l’amour maternel (famille) et le courage. Même dans la mort, la mère continue de veiller sur les siens. Le foulard de femme, le déplacement mystérieux du blessé et l’absence de cabane suggèrent l’intervention de ce fantôme bienveillant. (Mais pourquoi la fillette ? Nul besoin d’un air de flûte, la mère aurait pu chantonner…) Bref, un conte qui se situe dans la lignée du fantastique moralisateur du XIXe siècle. [RP]
- Source : La Décennie charnière (1960-1969), Alire, p. 67-68.