À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
À la mi-octobre, en pleine ville, Grégory est réveillé par le hurlement d’un loup. Apercevant une ombre dans la cour, il sort afin de la poursuivre et la silhouette noire pénètre dans un manoir voisin abandonné. Attirant l’attention de l’intrus à l’aide de petites pierres, Grégory s’infiltre à son tour dans la demeure. Curieux, mais effrayé par l’homme mystérieux, il parvient à s’enfuir de la maison par la fenêtre. Le lendemain matin, il partage ses observations avec sa sœur dont l’intérêt pour l’histoire locale l’a poussée à mener de récentes recherches sur les événements entourant la disparition des habitants de ce manoir voisin. Ils constatent alors qu’une statue a été placée dans la fenêtre par laquelle Grégory s’est enfui, puis découvrent, dans les journaux de la bibliothèque, que l’inexplicable disparition des habitants du manoir a eu lieu aux alentours de l’Halloween. Ils organisent alors une surveillance de nuit, mais ce n’est que le soir du 31 octobre, en suivant le suspect, qu’ils constatent la vérité : l’homme se transforme en loup-garou. Il est le dernier représentant de la famille ayant vécu au manoir.
Rejoignant les rues de la ville, l’homme-animal enlève alors un jeune garçon mais, sensible au regard porté sur lui, le libère lorsque l’enfant complimente son apparence, pensant qu’il est costumé. Dès lors, constatant que la bête n’est pas le monstre qu’ils imaginaient, Grégory et sa sœur renoncent à le tuer. Entendant un coup de feu, ils comprennent toutefois que le loup-garou, ayant pris la fuite, vient de se tuer après avoir mis le feu au manoir.
Commentaires
Le roman s’appuie sur le mystère avant d’exploiter le thème du monstre, démontrant en finale que l’apparence n’est pas nécessairement représentative de l’intériorité et que laideur et méchanceté ne sont pas synonymes. Développant une atmosphère lugubre de façon peu originale, mais efficace, l’intrigue se centre sur une demeure d’où émane un parfum gothique. Elle maintient le suspense tout en s’en tenant à une histoire linéaire qui aurait certainement gagné à intégrer quelques trames secondaires. La tendresse fraternelle que manifestent les héros, la sensibilité qu’éprouve le loup-garou tout comme l’empathie qu’il fait naître enrichissent tout de même la simplicité du récit.
Quelques indices laissent présager la transformation de l’homme en loup-garou, mais la solution demeure surprenante, sans être renversante. La finale semble, quant à elle, atypique puisqu’elle implique la mort d’un personnage, mais tout se termine néanmoins pour le mieux pour les héros et pour les gens de la ville qui échappent au danger que représente le loup-garou. Le dernier thème abordé, le suicide, demeure toutefois problématique. Il est traité comme un simple ressort dramatique sans qu’il soit discuté ou qu’il porte à réflexion. Se donner volontairement la mort semble une solution envisageable, faisant aussi oublier que, dans ce cas-ci, une situation non seulement invivable mais paranormale est à l’origine du drame. Il semble contradictoire que la compassion du lecteur soit suscitée à l’égard du loup-garou, un homme subissant malgré lui une transformation horrible, et que le texte se termine par son suicide.
Le roman simple entretient donc un climat de peur et d’étrangeté avant d’introduire le thème du monstre, s’incarnant dans la figure du loup-garou, et de stimuler la réflexion sur l’apparence et sur la bonté. L’histoire se clôt sur un événement brutal dont la portée est éradiquée par la satisfaction de voir la menace écartée. [SD]
- Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 158-159.
Références
- Guindon, Ginette, Lurelu, vol. 18, n˚ 3, p. 32.