À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 72
Pagination
45-63
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1995
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Andersen est un tueur à gages venu d’un autre monde. Un assassin vieillissant, qui a besoin de ses cachets pour assurer sa main. Mais la perte de ceux-ci et la confrontation de sa cible lui révèlent tout autre chose : l’autre monde n’a jamais existé, et Andersen n’a jamais été un tueur à gages. Ses impressions, son contrat, tout – hormis celle qui était censée être sa cible, la sirène avec sa queue de poisson – n’est que le fruit d’une vaste hallucination causée par un abus de drogues, l’algue rouge, la redoutable calliopine.

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Commentaires

Voilà un récit habile, où rien n’est ce qu’il semble. Plus le récit avance, plus le réel du protagoniste s’effrite et perd son sens. On entre dans le texte comme on plonge dans l’eau, et lorsque l’hallucination commence à voler en éclats à la suite des révélations de la sirène, le lecteur se surprend à envisager que ce pourrait être, finalement, le charme inné de celle-ci qui, de sa voix envoûtante capable de causer un naufrage comme le racontait jadis Homère, cherche à se défendre, à embrouiller l’esprit d’Andersen.

Dans cette lecture, Andersen serait alors véritablement un assassin… d’un autre monde. Mais s’il hallucine vraiment, le lecteur est forcé d’admettre l’existence de la sirène, une espèce traditionnellement cantonnée aux récits épiques ou de fantasy. Et c’est là toute l’originalité, toute la force inventive de la nouvelle de Meynard : alors que le fantastique classique propose deux possibilités dont l’une est forcément naturelle, le lecteur, ici, est confronté à deux explications qui font toutes deux intervenir une surnature. Cette nouvelle m’a hanté longtemps après sa lecture ; à mon avis, il n’y a pas, en fantastique, meilleur commentaire que celui-ci. [MRG]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 131.