À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Alors qu’Herminie accompagne sa mère à la bibliothèque où Fabienne travaille, elle surprend un fantôme qui hante la section généalogique et laisse traîner les livres qu’il consulte. Empêché de poursuivre ses recherches nocturnes, Culderic La Marche s’installe chez Herminie, dont le père est aussi passionné de généalogie. Comment se défaire de l’importun ?
Commentaires
La réussite principale de ce texte réside dans la justesse du ton et l’atmosphère créée par un merveilleux souriant, à la limite des ennuis domestiques. En effet, grâce à un ton familier et dynamique, on entre de plain-pied dans l’environnement journalier de la petite Herminie. Un quotidien malheureusement en déroute : Culderic empêche l’héroïne de dormir, désorganise la bibliothèque paternelle. Il ira même jusqu’à initier ses pairs à la généalogie, ce qui inquiète Herminie et fait légèrement soupirer le lecteur qui s’attendait à cette chute du texte.
Francine Pelletier rend avec justesse la dureté inconsciente de la petite fille. Si celle-ci aide Culderic dans ses recherches généalogiques, c’est qu’elle a hâte de se débarrasser de lui. Curieux : si elle semble familière avec la généalogie et les difficultés inhérentes à l’homme en société, elle demeure cependant insensible au problème du déracinement tant spatial que collectif, à la solitude de l’âge soi-disant d’or.
Cher ancêtre ? Pas pour Herminie qui voit avec appréhension les fantômes se répandre dans les maisons, d’où notre étonnement devant le titre. Mais certainement pour Pelletier qui effleure discrètement l’intérêt bien québécois envers la généalogie, l’avance du “progrès” et du monde moderne, et surtout la soif de reconnaître d’un monde en rupture avec son passé (ou son avenir ?).
Un petit texte vraiment sans prétention. [SB]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 136-137.