À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Monsieur Bélanger ne désire pas aller à la messe de minuit même si madame Ferland, sa logeuse, s’y rend en compagnie de sa charmante fille Yolande. N’a-t-il pas un bon roman à terminer, n’a-t-il pas vu et revu les apparats de ces messes ? Bien assis dans sa chambre, il entend le premier appel des cloches, puis le second. Le tintamarre l’agace, il espère ne plus l’entendre.
La soirée s’écoule. Il lit, se sent fatigué, se couche un peu avant le réveillon. Mais le voilà qui se réveille trop tard. Il se rendort, maussade, pour se rendre compte qu’il a passé l’heure du déjeuner. Qu’y a-t-il donc, pourquoi sa logeuse ne l’a-t-elle pas réveillé ? Il va trouver madame Ferland mais il n’entend rien de ce qu’elle lui dit. Il est devenu sourd.
Commentaires
Ah ! ce que Dieu s’occupait de ses affaires en ce temps-là. Mais avait-Il le choix de ne pas s’en occuper, avec tous ces rappels faits par nos bons écrivains ? Dans ce conte de Régis Roy, Dieu et ses châtiments sont à nouveau le moteur de l’intrigue. Heureusement, Roy écrit bien et le rythme de son écriture nous tient convenablement. De plus, la gradation de ses propos est tout à son honneur : voici un homme qui sait manier la plume, même si nous ne sommes pas d’accord avec sa vision du monde. Particulièrement lorsqu’il fustige le pauvre Bélanger pour avoir négligé sa foi au profit de la lecture de livres défendus et la fréquentation de mauvais amis. Qu’il ne nomme pas, d’ailleurs, mais peut-être s’agissait-il d’écrivains ? Enfin, n’élucubrons pas… et disons-nous que le climat littéraire de l’époque n’était guère de tout repos hors du propos religieux.
Plaisons-nous plutôt, à la faveur d’un siècle de distance, à remercier le ciel d’avoir changé ses attitudes, sinon nous serions probablement, à l’heure actuelle, un peuple de sourds-muets et d’aveugles ! [JPw]
- Source : Le XIXe siècle fantastique en Amérique française, Alire, p. 176.