À propos de cette édition

Éditeur
De la Paix
Titre et numéro de la collection
Dès 9 ans - 15
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
147
Lieu
Saint-Alphonse-de-Granby
Année de parution
2000
ISBN
9782922565065
Support
Papier

Résumé/Sommaire

La famille du jeune Pierre Thonon, 12 ans, passionné d’informatique et cracker en herbe, vient de déménager dans un nouveau quartier. Pierre doit donc aller s’inscrire à sa nouvelle école pour l’automne suivant.

Pendant ce temps, au cœur de son laboratoire caché dans d’anciens égouts, le professeur Giacomo Malocervo mène des expériences de clonage accéléré : en trente minutes, il peut produire une copie conforme de l’original. Il est en liaison avec une certaine dame, Barbarella de son prénom, qui travaille à l’école et qui lui a promis 100 000 $ s’il parvenait à cloner son fils défunt. Par coïncidence, Pierre est son portrait tout craché : Barbarella le signale au professeur, suite à quoi Malocervo kidnappe Pierre par le biais d’un virus informatique téléporteur.

Le chien de Pierre parvient à retrouver son maître, accompagné par les deux amis de Pierre, Dédé et Mignonne. Ceux-ci sont malheureusement faits prisonniers à leur tour. Mais comme le chien porte un collier à émetteur radio, cela permet au père de Pierre de retrouver son fils. Dédé parviendra à couper le courant dans le labo quelques secondes avant que la machine de Malocervo ne parvienne à créer un clone de Pierre.

Commentaires

Ayant déjà eu à me taper d’autres livres des éditions de la Paix, mais dans la collection Ados/Adultes, j’espérais que celui-ci, ciblé vers des plus jeunes (à partir de 9 ans) et placé sous le signe de la fantaisie, serait d’une lecture plus réjouissante. Hélas ! Sans être aussi moche que d’autres, Clonage-choc ne s’élève pas bien haut. On est ici résolument au niveau d’une piètre BD, et même en argumentant que les jeunes lecteurs ne demandent pas autre chose qu’une énième répétition des pires clichés des films de genre, il me semble que c’est leur faire insulte que de se permettre les facilités dont Lavoie fait usage tout au long du bouquin.

Le livre est raconté au je par Pierre, lequel développe après sa téléportation une sorte d’ubiquité temporaire (jamais justifiée), qui lui permet de voir les choses du point de vue de ses amis et de son père ; malgré tout, plusieurs passages ne peuvent pas logiquement avoir été perçus par Pierre, qui les narre quand même. Mais qui diable suscite chez les auteurs débutants cette manie de la première personne ?

Et que dire des coïncidences ? L’assistant de Malocervo kidnappe par hasard le chien de Pierre puis le relâche, s’assurant que le brave cabot saura où est le laboratoire. Pierre est le sosie du défunt fils de la secrétaire de la directrice de son école. Ladite secrétaire comme sa patronne portent le populaire prénom de Barbarella (c’est pour créer une fausse piste). Sans parler des pannes d’électricité qui surviennent toujours à point pour frustrer Malocervo.

Cet indéracinable stéréotype du savant fou ne peut être compris que si on le voit comme un sorcier ayant vendu son âme au diable. C’est la seule chose qui explique comment ces êtres malfaisants, toujours solitaires, se montrent aussi prodigieusement compétents. Le virus téléporteur de Malocervo témoigne que l’informatique est dans l’imagination populaire à deux doigts de la magie noire. Attitude exaspérante pour ceux d’entre nous qui la comprennent, mais voilà : la science elle-même n’est-elle pas de la magie ? Malocervo explique à Pierre que son clone sera une copie conforme possédant tout son savoir ; Pierre appelle cette copie un monstre. Se hait-il donc à ce point ? La morale est sauve, en tout cas, quand le père de Pierre nous explique que les expériences génétiques doivent être formellement interdites. Les éditions de la Paix, dont le slogan est « Pour la beauté des mots, des différences », ont encore une fois publié un livre médiocrement écrit, prônant une morale plutôt manichéenne et conservatrice, et qui ne parvient pas à assimiler les progrès de la science des quatre ou cinq dernières décennies. J’en reste perplexe… [YM]

  • Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 102-103.

Références

  • Fortier, Nadine, Lurelu, vol. 23, n˚ 3, p. 27.