À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Des coureurs, faisant relais, dévalent les montagnes pour transporter des seaux de neige jusque dans les prés. Le dernier coureur offre l’eau recueillie à la vouivre, avant d’accepter le sacrifice de sa propre vie. La terre boit le sang, puis le corps du coureur est brûlé par les hiérarques. Un jour, la terre suffisamment gorgée de sang laissera émerger une nouvelle vouivre.
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Commentaires
« La Coagulation des Vouivres » raconte un rituel menant à la naissance d’une vouivre, sorte de monstre que vénèrent et craignent les hommes. Cette nouvelle très brève du tandem Trudel/Meynard reprend certains des grands symboles de l’imaginaire mythique : l’eau des montagnes (vie spirituelle), le sang de la terre (mort/renaissance) et le feu purificateur sont à la base du rite. La course continuelle des hommes dans la montagne rappelle aussi le mouvement perpétuel de Sisyphe… Il y a dans cette action quelque chose d’absurde qui, pourtant, donne son sens à l’existence.
On sait toute l’importance accordée au cycle et au rythme des saisons dans les sociétés primitives. Le passage du temps est aussi bien marqué dans la deuxième partie de la nouvelle. Après chaque sacrifice, les hiérarques préparent un breuvage prophétique auquel sont mélangées les cendres du coureur. Les hommes répètent ce même rituel, au fil des mois, des années, espérant pouvoir comprendre le sens de leur destin dans le regard encore aveugle de la vouivre qui, un jour, (re)naîtra.
« La Coagulation des Vouivres » part d’une idée fréquemment exploitée en littérature mais elle est ici traitée avec originalité. En quelques paragraphes, une atmosphère est créée, un univers « étranger » est esquissé. Voilà un court texte de science-fiction tout à fait réussi. [RP]
- Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 133.
Prix et mentions
Grand Prix de la science-fiction et du fantastique québécois 1994