À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
La vie étant ce qu’elle est, l’orage éclate entre Mado et Benoît à propos d’un voyage en Grèce et d’un coffret antique trouvé chez un antiquaire de la rue Saint-Denis. Il part chez son frère, elle ne peut trouver le sommeil, il se raisonne, décide de revenir, elle s’enrage contre le coffret qui a tout déclenché, l’ouvre, il arrive et trouve l’appartement vidé de tout, sauf le coffret. Décontenancé, Benoît le ramasse, le retourne à l’antiquaire qui ne se fait pas prier pour le lui reprendre, à sa grande surprise. Ce qu’il ne sait pas, c’est que l’antiquaire vient de faire une nouvelle affaire en or…
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Commentaires
« Le Coffret de la Corriveau » représente bien l’art fantastique de Carpentier. Le ton est sobre, posé, l’écriture simple, classique. Les personnages sont bien campés, le décor esquissé de belle façon. Déjà, une atmosphère particulière se dégage ; Montréal au printemps s’étire, la frénésie nonchalante de la rue Saint-Denis s’exhibe. Surgissent alors les premiers basculements. Tout d’abord, ceux qui n’attaquent que les personnages : la dispute, la séparation, le remords. Enfin surviennent les autres, ceux qui font déraper la réalité, un petit peu d’abord, l’appartement vide, puis plus fort, la vérité sur le coffre.
L’univers fantastique de Carpentier, s’il ne fait appel à aucun des artifices utilisés dans les thrillers ou les suspenses, n’en demeure pas moins inquiétant et surprenant. Ici, la chute finale amène encore une fois le lecteur au bord d’un abîme et l’oblige à y jeter un coup d’œil, certes peu appuyé, mais quand même dérangeant.
Cette façon d’explorer les points de jonction de notre réalité avec celles d’autres univers explique en grande partie l’originalité de l’imaginaire d’André Carpentier. [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 58-59.