À propos de cette édition

Éditeur
Europe
Genre
Science-fiction
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Europe 731
Pagination
105-106
Lieu
Paris
Année de parution
1990
Support
Fac-similé

Résumé/Sommaire

Le soir, les habitants du village entendent parfois un bruit sourd à leur porte. Ce sont les cogneurs, résidus de peuples nomades qui reviennent périodiquement hanter le village. Certains habitants se laissent parfois abuser encore en allant ouvrir leur porte.

Première parution

Cogneurs (Les) 1976

Autres parutions

Commentaires

Depuis que Louis-Philippe Hébert est devenu un homme d’affaires prospère dans l’édition de logiciels, il ne trouve plus guère le temps d’écrire. L’essentiel de sa production date d’avant 1980 comme ce petit texte, « Les Cogneurs », tiré du recueil La Manufacture de machines.

J’ai été longtemps allergique à l’imaginaire de Louis-Philippe Hébert. Au cours des années 1970, je n’en avais que pour les écrivains “engagés” des éditions du Jour, un groupe d’écrivains moins homogène qu’il n’y paraît quand on analyse la production de chacun avec le recul. Loin du réalisme, de la revendication nationaliste, du grand projet du pays à bâtir, les textes fantastiques de Récits des temps ordinaires, pourtant publiés chez cette même maison d’édition, ne me parlaient pas.

Mes années 1980 m’ont ouvert à cette forme d’expression différente qui laisse beaucoup d’espace à l’imagination du lecteur. C’est maintenant que je mesure la distance qui sépare l’œuvre d’Hébert de celle de ses collègues comme Victor-Lévy Beaulieu, Pierre Turgeon, Gilbert LaRocque et André Major, pour n’en nommer que quelques-uns.

Dans « Les Cogneurs », l’auteur ne dicte pas de ligne de pensée ou de conduite. Il ne porte pas de jugement sur les cogneurs et sur les habitants sédentaires du village. Il ne se prononce pas sur la supériorité d’un système ou d’un mode de vie sur l’autre. L’agitation incessante et le nomadisme frénétique des cogneurs sont-ils plus futiles et dérisoires que l’immobilisme, l’indifférence et le conformisme des villageois ?

En très peu de mots, Hébert impose un véritable univers de science-fiction sans avoir recours à un seul gadget. Il donne à rêver deux mondes dont les valeurs sont aux antipodes. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 99-100.