À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
À cinq ans, Zénobie apprend de l’ordinateur central l’existence révolue des jardins. Elle se plonge alors avec passion dans l’Histoire des cultures végétales et découvre que des jardins existent encore mais qu’ils ont bien changé. Devenue adulte, Zénobie est invitée à Sarrapolis, capitale de Sarra, où elle rencontre un prince qui l’invite à “monter” dans son jardin personnel. Zénobie est émerveillée. Un trouble érotique grandit en elle, dilué cependant par sa répulsion devant l’intérêt du prince pour la chasse.
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Commentaires
Dommage que cela ne serve à rien d’applaudir après avoir lu un bon texte en solitaire, car celui-ci mériterait une honnête ovation. Je le dis comme je le pense : ce n’est pas tous les jours que la SFQ nous fait cadeau d’une œuvre aussi intéressante. J’avais beaucoup aimé « Les Fenêtres » de la même auteure l’année dernière, et ce nouveau récit est encore meilleur, quoique fort différent.
Mieux que maîtrisé, le style de Marie-Claire Lemaire est ici formidablement approprié. Inspiré de l’esprit des contes, il fourmille de tournures et de mots volontairement “anciens” sans jamais sombrer dans un excès désolant. La chronologie du récit est linéaire, sans retour en arrière ni autre forme de reconstruction. Décors et personnages sont aussi ceux du conte : le prince séduisant et séducteur, la jeune fille vulnérable, la ville grandiose, le lieu enchanté… Coin de jardin au-dessus de Sarrapolis est un conte des Mille et Une Nuits du futur. Un texte écologiste aussi, mais sans intention militante visible.
Dans la description des plaisirs nocturnes auxquels s’adonnent en public les oisifs de Sarrapolis, je ne peux m’empêcher de voir le prolongement de certaines activités d’aujourd’hui. Zénobie, chercheuse naïve aux désirs purs, devra affronter la folie sans limite de la perverse métropole. Dans cette nouvelle comme dans la réalité, les femmes seront peut-être toujours les objets des plus obscurs phantasmes.
À ceux et celles qui me jureraient avoir prévu la chute, je dis : « Heureux les creux ! Moi, je ne l’ai pas vue venir. » [DC]
- Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 94-95.