À propos de cette édition

Éditeur
NBJ
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
La Nouvelle Barre du Jour 143
Pagination
80-84
Lieu
Montréal
Année de parution
1984
Support
Fac-similé

Résumé/Sommaire

Une femme élégante porte un soin maniaque à sa tenue vestimentaire. À la suite d’une blessure au pied, elle en vient à s’arracher la peau comme on retournerait un gant.

Commentaires

Si vous cherchez un exemple de fantastique moderne, vous auriez tout intérêt à lire la nouvelle de Johanne De Bellefeuille. En plus des glissements subtils qui le caractérisent, ce texte aborde quelques attitudes et comportements très actuels.

Il n’est pas inutile de préciser qu’il s’inscrit dans un numéro de La Nouvelle Barre du Jour ayant pour thème L’écriture célibataire. « Comme un gant » présente le portrait d’une femme que le célibat (forcé, semble-t-il) entraîne vers la névrose. Toute l’affection refoulée de cette femme se reporte sur son apparence.

Mais en même temps, il s’agit d’une insidieuse dénonciation du conformisme, du prêt-à-paraître, de la mode. Cette peau que la narratrice met et enlève comme un vêtement, au prix d’une automutilation occultée, constitue une enveloppe établissant une distance supplémentaire entre elle et le monde. Elle protège la pudeur, masquant le malaise du cœur et les plaies vives du corps, mais elle n’est pas gage d’autonomie personnelle.

La nouvelle de Johanne De Bellefeuille est d’autant plus fascinante que le ton de la narratrice est posé et détaché, tout à fait en contradiction avec le caractère incroyable et névrosé de ses propros. Un beau cas pour Sigmund Freud.

Soulignons que Johanne De Bellefeuille figurait au sommaire du numéro science-fiction de la NBJ publié en 1979. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1984, Le Passeur, p. 26-27.