À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 62
Pagination
11-16
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1992
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Avant de s’enlever la vie, le poète Abram, âgé de 150 ans, écrit une lettre à Jeremiah, un de ses descendants. Quelques jours plus tard, le jeune Jeremiah (12 ans) prend connaissance de la lettre. Il découvre qu’une longévité accrue n’a peut-être rien de si réjouissant…

Commentaires

Dès les premières lignes de cette nouvelle de science-fiction, nous sommes happés par la qualité de l’image, la force de l’émotion. Pourtant, un vieil homme se regarde simplement dans un miroir. La vieillesse a fait son œuvre. Griffures du temps. Il est temps de laisser le monde. Sans angoisse, le vieil homme se suicide. La sérénité sera inscrite sur son visage…

Nous sommes à l’ère du Nouvel Âge d’Or, dans un futur éloigné. Les humains ont réussi à réaliser un vieux rêve : reculer les limites de la mort. Il est désormais possible, grâce à des vaccins réguliers, de vivre jusqu’à 250 ans. Le suicide est devenu un sujet tabou. On ne veut pas entendre parler de la mort. Abram est poète. Il fut l’un des premiers bébés à profiter du complexe biovitaminique. L’un des premiers à sentir s’éterniser l’âge d’or, à souffrir du désir d’aimer dans un corps vieillissant. Ce dont il fait part à Jeremiah dans une lettre qui fait la moitié de la nouvelle.

« Le Complexe d’Orphée » ne propose rien de nouveau sur le plan thématique. Plusieurs auteurs de science-fiction ont imaginé, avec beaucoup plus d’originalité et de nuance, les problèmes d’adaptation face à une longévité accrue. Qu’est-ce que vivre ? Qu’est-ce que mourir ? La vieillesse d’Abram me rappelle les propos que tenait l’un des personnages de Robert Gurik dans Api 2967 : « Notre vie est une mort élonguée… »

L’intérêt du texte d’Évelyne Bernard réside dans la qualité de l’écriture. Et puis il y a la fin. Le silence de Jeremiah, le regard nouveau qu’il tourne vers ses aînés. Choisira-t-il de se faufiler pour échapper à quelques vaccins ?

Il est à espérer que l’auteure, qui avait remporté le Grand Prix Logidisque de la science-fiction et du fantastique québécois en 1989 avec son premier roman La Vaironne, poursuive son exploration du côté de ces genres. [RP]

  • Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 22.