À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Une androïde embauchée par la compagnie STAL, Ananzie, exécute un plan de fertilisation de la planète désertique Padééra. Tous ses habitants – des touristes – sont contaminés mortellement par un virus afin que leurs corps servent de compost. Seul Nickel survit, son organisme s’étant adapté et produisant un engrais hyperfertilisant qu’Ananzie met à contribution.
Commentaires
Cette nouvelle à caractère scatologique représentait un véritable défi que l’auteure a relevé avec brio. Il y a dans ce récit un goût de la provocation qui évoque le film à scandale de Marco Ferreri, La Grande Bouffe. Chez l’un et l’autre, la nourriture occupe une place importante, Padééra étant un haut lieu gastronomique pour touristes blasés. Mais la comparaison s’arrête là, l’intention d’Agnès Guitard n’étant pas de dénoncer la société de consommation.
Comme dans les deux autres nouvelles connues de l’auteure, « Compost » traite de la capacité de l’individu à s’adapter à un nouvel environnement ou à de nouvelles conditions de vie, en modifiant son métabolisme. La mutation de Nickel est racontée comme une expérience de laboratoire, avec une précision assez hallucinante.
La grande réussite du texte tient au fait que l’auteure a recours continuellement à l’humour pour atténuer le caractère scabreux et vulgaire inhérent à un tel sujet. Agnès Guitard se montre habile à jouer avec les mots. Ses procédés sont la recherche de l’assonance amusante, l’utilisation de néologismes et de certains mots puisés dans la langue vernaculaire.
Texte rabelaisien, hénaurme, « Compost » est, à mon humble avis, la meilleure nouvelle de SF de l’année 1984. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1984, Le Passeur, p. 48-49.
Prix et mentions
Prix Boréal 1987 ex æquo (Meilleure nouvelle)