À propos de cette édition

Éditeur
Boréal
Titre et numéro de la collection
Junior - 35
Genre
Fantasy
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
110
Lieu
Montréal
Année de parution
1994
ISBN
9782894306437
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Nicolas garde un grand secret : son chat Balthazar sait parler. Et il sait aussi raconter. Il explique d’abord à Nicolas l’origine du ronronnement des chats. Griffedor, un chat qui a un noyau de datte pris dans la gorge, émet un drôle de son, un ronronnement. À la suite d’une malédiction, les chats doivent quitter leur pays en passant devant un dragon aveugle mais ayant une excellente ouïe, qui interdit le passage aux chats. Grâce à Griffedor et à son ronronnement, tous les chats, qui se glissent un noyau de datte dans la gorge, pourront circuler devant le dragon en se faisant passer pour une coquecigrue.

Balthazar raconte ensuite comment Faron, un jeune éléphant, a réussi son test de mémoire. Faron était incapable de compter correctement. Linère, un crapaud, lui promet une formule magique qui apprend à compter en échange de quelques services. Faron accepte. Le crapaud lui demande donc un ver de terre, puis deux papillons, trois moustiques, etc. Il en résulte une comptine qui apprend à compter. Lors du test, que Faron réussit, il s’aperçoit qu’aucun des éléphants ne connaît l’ordre des chiffres. Enfin, Balthazar raconte comment Émile le crocodile, avec ses nombreuses larmes de joie lorsqu’il revoit ses amis à chaque année, réussit à fertiliser les terres qui bordent le Nil. Le crocodile pleure tellement que le Nil sort de son lit et inonde les terres.

Commentaires

Ce petit roman de Jean-Pierre Davidts s’adresse officiellement aux jeunes de 8 à 12 ans. Cependant, l’auteur reconnaît lui-même que ce sont les parents qui, souvent, préfèrent ce texte et les autres de la série (Contes du chat gris est le premier d’une série qui met en vedette le chat Balthazar). En fait, l’auteur s’efforce de rendre deux niveaux de lecture dans les contes de Balthazar, l’un qui touche davantage l’univers des enfants en se limitant à l’histoire racontée, l’autre qui fait rigoler les parents avec quelques sous-entendus humoristiques (par exemple, le crapaud Linère – entendre Apollinaire –, qui est un fervent de poésie). En effet, pourquoi délaisser les adultes même si le texte s’adresse d’abord aux enfants ? C’est là est une très grande force de ce texte de Davidts, puisque peu importe notre âge, nous pouvons nous amuser à le lire.

Dans le texte, personne ne sait que le chat gris, Balthazar, sait parler, sauf Nicolas, ce qui fait glisser le texte dans le fantastique. Le félin parlant crée le lien entre les trois contes, plutôt farfelus, mais très originaux, qui forment le roman. Un rien provoque chez Balthazar l’envie de raconter l’un de ses savoureux récits, qui se déroulent « il y a très, très longtemps, avant que l’homme n’apparaisse sur la terre, [et lorsque] tous les animaux faisaient bon ménage ». Les animaux de cette époque parlaient apparemment avec un vocabulaire relevé, ce qui donne un charme à ces histoires qui rappellent la fable. D’ailleurs, l’écriture du texte est très plaisante et loin d’être banale. La forme du conte permet en effet d’utiliser des formulations, un lexique et une syntaxe qui sortent de l’ordinaire, qui seraient très mal vus dans un roman jeunesse de type réaliste.

Les trois contes décrivent de manière très imagée, et tout à fait fictionnelle (ce n’est pas un texte scientifique, loin de là), comment les chats ont commencé à ronronner, donnent un tout autre sens à l’expression « avoir une mémoire d’éléphant », et expliquent pourquoi les bords du Nil fleurissent à chaque année. L’imagination débordante présente dans ce texte est à souligner. Cela amène un souffle de fraîcheur au genre littéraire qu’est le conte, souvent vu comme ennuyant et dépassé (du moins, chez les jeunes).

Avec ce livre, Jean-Pierre Davidts a été finaliste au Prix littéraire du Gouverneur général et l’un des contes, « Griffedor et le dragon », a gagné le concours du Salon du livre en Outaouais en 1987. Des honneurs grandement mérités pour un petit livre si inventif. [LA]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 59-60.

Références

  • Chaput, Nicole, Lectures, avril 1995, p. 20.
  • Madore, Édith, Les 100 livres québécois pour la jeunesse qu'il faut lire, Québec, Nota bene, p. 248-250.
  • Matteau, Claude, Lurelu, vol. 18, n˚ 2, p. 18.