À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le vaisseau de Ferrale Filion et de son coéquipier Samuel Makenna s’approche de Cañaveral, un système planétaire lié au Nouvel Empire. En provenance de Bételgeuse, le Christophe transporte du matériel de contrebande pour un consortium de mineurs de la planète. Malgré les précautions de Ferrale, le navire se fait rapidement repérer. Il est aussitôt arraisonné par le commandero Nikto. L’examen du fret révèle – surprise pour Ferrale ! – des armes, apparemment destinées aux rebelles autonomistes de Cañaveral. Fort de cette découverte, Nikto s’empresse de mettre aux fers la capitaine Filion pour son trafic particulier et de confisquer la cargaison et le transporteur.
Le second est toutefois relâché rapidement mais limité dans ses déplacements à la station orbitale Dendron où le Christophe doit s’amarrer. Le jeune Makenna s’efforce dès lors de faire libérer sa patronne et se lie avec Laurin, un garçon orphelin doué pour les langues et l’espionnage. Grâce à la complicité d’un médecin examinateur bien soudoyé, les efforts de Samuel finiront par porter fruit. Il confondra Nikto en faisant passer Ferrale pour son clone, Damarys. La fausse Damarys est donc libérée sans autre forme de procès ; elle s’emploie désormais à récupérer son astronef et cherche à vendre aux présumés terroristes son chargement illicite pour lequel elle n’a pas été rétribuée, victime d’un coup fourré. Elle y parviendra avec d’autres collaborations, dont celle des enfants perdus et de leur guide, la capitaine Corinne Aragaki.
Laurin, pour sa part, contribue par son habileté à embarrasser le système informatique de la station, pendant que les autres intervenants brouillent les cartes des gardes impériaux. L’ensemble des actions permet à Ferrale Filion d’humilier à nouveau Nikto et de le compromettre sérieusement auprès de ses supérieurs. N’est-il pas l’organisateur du coup monté contre Ferrale ?
Le rachat de son navire avec le fruit de la vente de la cargaison saisie aux autonomistes permet à Ferrale de s’envoler avec Samuel vers d’autres cieux. Laurin, lui, a trouvé son compte et place à bord du vaisseau des enfants perdus. Son rêve est d’atteindre Nou-Québec, d’où il est manifestement originaire, à l’instar de Samuel Makenna. Une étude génétique a permis de constater que le jeune Laurin si doué pour les langues est en fait un descendant de Yanina… tout comme Ferrale. Jusqu’à cette mutation, seules les filles avaient ce don si singulier !
Commentaires
La prose de Jean-Louis Trudel s’enrichira assurément d’autres faits d’armes de ces personnages. Les Contrebandiers de Cañaveral constitue le troisième volet de la série L’Ère du Nouvel Empire qui met en vedette Ferrale Filion et son coéquipier Samuel Makenna. Les séries Les mystères de Serendib et Les saisons de Nigelle témoignent également dans ce sens. D’autres œuvres aussi.
À la manière d’un Balzac, d’un Zola ou d’un Romains, Trudel est en train de se constituer un univers imaginaire très vaste, « galactique », pourrait-on prétendre sans faire de calembour. Pièce par pièce, il pose ses jalons littéraires au-delà de notre temps et à travers les étoiles que nous observons actuellement.
Avec Les Contrebandiers de Cañaveral, ce quatorzième livre pour la jeunesse chez un même éditeur, Jean-Louis Trudel met ici encore à profit sa formation scientifique avec certains passages plus techniques, plus hard science. Ce qui n’est pas pour déplaire finalement car l’ouvrage, dans la mesure où les données restent plausibles, gagne ainsi en rigueur.
Encore une fois, la vie de Ferrale Filion et de son jeune camarade est pleine de rebondissements. L’auteur veille au grain efficacement et le récit ne manque ni de retournements ni de références aux exploits antérieurs de cet équipage. Si l’on peut éprouver un certain agacement devant ces hypo-liens qui invitent à consommer d’autres ouvrages trudéliens, on peut cependant s’amuser des coups de théâtre imaginés par le romancier pour relancer son héroïne vers la liberté.
Tout s’arrange véritablement bien et Ferrale, Samuel et Laurin peuvent espérer une longue vie d’aventures ! C’est simple, Trudel écrit bien et captive son public jeunesse. Et même de plus vieux qui le suivent à travers cette construction hyper-romanesque ne veulent pas manquer un épisode de ce grand projet.
En écriture jeunesse, la recette est relativement simple : une dizaine de chapitres, des héros sympathiques au comportement jeune et rebelle. Avec Les Contrebandiers…, nous avons neuf chapitres moyens et longs, encadrés d’un prologue et d’un épilogue plus longuets, un style alerte, des personnages débrouillards et vifs d’esprit et des rebondissements à travers l’univers ! Qu’exiger de plus ? [GHC]
- Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 169-171.
Références
- Giroux, Pierrette, Lurelu, vol. 22, n˚ 3, p. 48.