À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Chaque jour, un homme voit sa montre s’arrêter obstinément à 13 h 45, sans qu’il puisse découvrir une explication logique à ce phénomène. Il a beau changer de modèles de montre, essayer de modifier ses relations difficiles avec l’objet et considérer diverses hypothèses bien improbables, il n’y a rien à faire. La vie de l’homme se désorganise implacablement et cela tourne à l’obsession angoissante jusqu’au jour où le contenu de ce message temporel lui devient compréhensible dans son évidence.
Autres parutions
Commentaires
Bien que le texte de Pellerin soit loin d’être imprévisible dans sa conclusion, il n’en retient pas moins l’attention. Il ébauche une sorte de réflexion sur les exigences de notre redoutable maître à tous, le temps, une réflexion plus implicite qu’explicite, qui parvient à induire cette angoisse existentielle profonde qui transparaît dans toute la nouvelle, et que l’on éprouve toujours quand on creuse les questions fondamentales de notre relation avec l’univers.
Avec un certain ton qui lui est bien personnel, un habile mélange d’insolite et d’inquiétude ordinaire, l’auteur se satisfait d’une évocation ramassée de thèmes importants comme le déterminisme, l’inéluctabilité du destin, la terrible prédisposition de l’être humain à s’enfoncer dans le malheur et son incapacité à émerger dans le bonheur.
Mais ce qui est offert au lecteur suffit quand même, dans de telles circonstances, à l’amener à faire son propre bout de chemin, pour son plus grand profit ou sa plus grande perte. En effet, comme dans le texte fantastique le plus classique, le personnage se retrouve continuellement “agi” et il lui est absolument impossible de devenir agissant quels que soient ses efforts et la force de sa volonté. La fatalité recouvre tout.
Une nouvelle qui mérite de la considération et encore plus que cela. [RB]
- Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 133.