À propos de cette édition

Éditeur
Québec/Amérique
Titre et numéro de la collection
Clip - 10
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Par chemins inventés
Pagination
153-189
Lieu
Montréal
Année de parution
1992

Résumé/Sommaire

Pallas est convoyeur d’âmes tout comme son père Ridelorn et sa grand-mère Ashke. Un jour, on lui confie la mission de transporter la psycholithe d’un Hymnarque décédé jusqu’aux champs funéraires de la vallée de l’Arvast, aux confins du continent. En route, il fait la rencontre d’un homme qui lui explique comment les hommes en sont arrivés à servir les Hymnarques. En outre, il prétend que la pierre que transporte Pallas ne contient pas l’âme de l’Hymnarque mort. Le convoyeur remplira malgré tout sa mission jusqu’au bout mais ce sera la dernière.

Commentaires

Yves Meynard ne cesse de me surprendre. Avec une économie de moyens remarquable, il réussit à faire vivre une société différente dans un environnement hostile et ce, grâce à un imaginaire très riche.

L’atmosphère du récit, son rythme lent et placide et son thème rappellent certaines œuvres d’Esther Rochon comme « Le Piège à souvenirs ». Meynard place son personnage principal, le convoyeur d’âmes, dans une situation qui le force à réfléchir sur ses rapports avec les Hymnarques, un peuple qui a vaincu les humains il y a fort longtemps et qui les maintient en esclavage. Le problème moral du convoyeur Pallas est exposé avec une finesse psychologique qui honore l’auteur.

L’attitude de Pallas le situe en droite ligne avec les personnages de Rochon. Il optera pour la compréhension et le rapprochement entre les deux races plutôt que pour la lutte armée préconisée par Moran, l’éveilleur de conscience qu’il croise sur sa route. Pallas a compris que les deux races ont besoin l’une de l’autre pour vivre et qu’elles sont devenues complémentaires. Il fait preuve aussi d’un sens des responsabilités très poussé : il va jusqu’au bout de son engagement même s’il a failli se débarrasser de la psycholithe après les révélations de Moran.

Yves Meynard ne recherche pas les thèmes à la mode. Il fait une SF basée sur des valeurs humanistes qui peuvent paraître désuètes mais qui sont pour lui fondamentales. De plus, ces préoccupations morales sont parfaitement intégrées dans le récit, l’auteur étant un habile conteur qui sait raconter une histoire et retenir l’attention de son lecteur jusqu’à la fin.

« Convoyeur d’âmes » a remporté le prix Boréal de la meilleure nouvelle pour l’année 1992. Je l’aurais accordé pour ma part à une autre de ses nouvelles, « La Rose du désert », à cause de la force de son thème et de sa symbolique foisonnante mais il s’agit tout de même d’un excellent choix. Voilà un bel exemple d’un texte pour jeunes qui ne fait aucune concession et qu’un adulte prendra tout autant de plaisir à lire. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 134-135.

Prix et mentions

Prix Boréal 1993 (Meilleure nouvelle)