À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Pour la première fois, un jeune garçon est invité à dépasser la porte de la chambre de sa grand-mère. Il découvre un endroit sombre et caverneux, puis se rend compte qu’il a rencontré sa grand-mère sans s’en apercevoir. Il se joint à une bande d’enfants qui erre dans les corridors interminables sillonnant l’immense espace intérieur derrière la porte, mais il parvient à s’échapper. De retour dans son monde familier, il grandit et fonde une famille.
Un jour, un mystérieux message codé apparaît sur sa peau. Quand il le déchiffre, il découvre qu’il s’agit d’ordres de sa grand-mère et qu’un sentiment inconnu l’oblige à obéir dans la joie. Il emmènera donc ses fils dans la vieille demeure familiale pour leur faire passer à leur tour la porte de la chambre de grand-mère et leur faire connaître le plaisir dont il s’est lui-même privé…
Commentaires
L’horreur est subtile dans cette nouvelle de Guy Sirois qui joue surtout sur le mystère. Mystère de cette grand-mère invisible, tapie derrière une porte qui ne s’ouvre jamais. Mystère d’une rencontre aussitôt oubliée par le narrateur. Mystère de ces enfants qui errent dans une obscurité sépulcrale. Mais l’énigme du sens de l’incursion du narrateur dans ce monde s’éclaircit quand il déchiffre les messages écrits sur sa peau alors qu’il a passé la cinquantaine. Il subodore alors que cette inquiétante grand-mère est une puissance primordiale, un peu lovecraftienne peut-être, qui appelle à soi les enfants dont elle a besoin autour d’elle…
L’auteur se lance dans un genre peut-être un tantinet vieillot, celui de l’horreur traditionnelle qui laisse deviner plus qu’elle ne montre. Et il le fait en démontrant une telle maîtrise qu’on y prendrait goût, ma foi. Souhaitons donc que l’auteur continue ainsi à nous surprendre en révélant des facettes insoupçonnées de son talent. [JLT]
- Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 159.