À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un homme solitaire rencontre une jeune femme nommée Ana qui l’emmène dans une grande maison peuplée d’inconnus. Ces personnages déclenchent pourtant chez lui une impression de déjà-vu. Cela le trouble d’autant plus que les déclarations d’Ana sont étranges : « Ici, tout le monde te connaît », affirme-t-elle en l’accusant de les avoir tous abandonnés.
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Commentaires
Gagnante du premier prix au concours La Clef des songes tenu dans le cadre du Festival de science-fiction et de fantaisie à l’université d’Ottawa, cette nouvelle fantastique n’est pas aussi bien réussie qu’elle le méritait.
Son sujet est extrêmement intéressant : la matérialisation – ou l’incarnation ? – de personnages imaginés par un écrivain. Ce qui motive l’histoire, c’est l’abandon de ces créatures par celui-là même qui les avait conçues. Dorénavant oubliées par lui, elles hantent la « grande maison folle » de leur créateur, revivant à l’infini les mêmes moments en une éternelle valse de l’absurde. Jusqu’à ce qu’Ana, leur émissaire, retrouve enfin au dehors celui qui les avait imaginées.
C’est bien écrit. Le style est ferme, actuel, sans fioritures. Le lecteur est séduit par le mystère progressivement exposé. Mais on en voudrait davantage. Plus de consistance, plus de retentissement, plus d’émotion. Si le niveau horizontal du texte (écriture, construction de l’intrigue) est bien maîtrisé, le niveau vertical (intériorité des personnages, sens de l’histoire) l’est moins. La nouvelle de Michel Dallaire manque donc de profondeur, mais elle demeure tout à fait agréable à lire. [DC]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 65.