À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Trente ans plus tard, le narrateur revit en souvenir des moments qui ont marqué son adolescence de jeune étudiant au Petit Séminaire de Québec, plus particulièrement ceux où se retrouve Alain Savard, un voisin de palier, artiste et poète. De fait, c’était surtout au café l’Artiste qu’on pouvait le rencontrer. Un cercle de collégiens amateurs de poésie et de littérature s’était formé autour de Savard, et ses grandes connaissances en la matière faisaient de lui un phare illuminant les longues soirées hivernales. Pourtant, un soir, le jeune homme périssait de bien atroce façon, victime d’un phénomène de combustion spontanée, lui qui, depuis plusieurs mois, brûlait d’amour pour l’un des collégiens fréquentant le café…
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Fidèle à son habitude, Daniel Sernine soigne sa plume et ses effets afin de peaufiner ses ambiances. Ici, c’est le Vieux-Québec des années soixante qui est à l’honneur, avec ses cafés sombres et enfumés et leur atmosphère poétique.
À la limite du fantastique par la description de la combustion spontanée du personnage – mais aussi par l’apparition d’un nouveau chat au café, Flammèche, s’intéressant aux écrits du narrateur –, « Dans ses yeux une flamme » pose la question des difficultés lorsque les choix amoureux ne sont pas nécessairement ceux de la majorité. Se servant avec efficacité du fantastique pour exacerber la puissance des sentiments du personnage, Sernine, dans un beau crescendo menant de la tranquillité du Vieux-Québec sous la neige à la formidable intensité de la mort de Savard, réussit à transcrire l’angoisse, mais surtout le désespoir qui éclot toujours face aux barrières intransigeantes qui se dressent lorsque l’amour est voué à l’échec.
Nouvelle pour la jeunesse, histoire revécue à travers les yeux d’un homme mûr, « Dans ses yeux une flamme » s’adresse en fait à un public de tout âge et de tout temps. Témoin d’une époque, c’est une ode à toutes les adolescences, ce pays qu’on ne peut revisiter que grâce à la nostalgie du temps perdu. [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 161.