À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
En 1995, pendant la troisième guerre mondiale, Marc Greg, Valérie Ellis et Samuel Morris sont envoyés à bord de la navette Pégase 1 pour réparer un satellite militaire américain. Peu après le décollage, les bombes thermonucléaires sont lâchées de part et d'autre, et c'est l'apocalypse. De retour sur Terre, les astronautes découvrent avec surprise une planète au climat polaire, recouverte d'une végétation inconnue. Il leur faudra du temps pour comprendre que les explosions nucléaires ont propulsé leur navette loin dans l'avenir.
Une tribu d'Irradiés, humains rendus dégénérés par les radiations, les attaque. Blessée par la lance d'un Irradié, Valérie s'enfuit et retrouve le Pégase 1, tandis que ses compagnons sont enlevés. C'est alors qu'interviennent Yana et Yarik, fille et fils du Président d'Australia, une ville souterraine regroupant les humains ayant échappé à la Grande Catastrophe. Tous deux ont reconnu en Valérie la sœur jumelle de Yana, appelée Yanel, perdue durant la Guerre des Six Jours, car les Australians possèdent une Patrouille du Temps. Les temponautes amènent la blessée dans Australia malgré l'interdiction d'y faire entrer un étranger. Mais la blessure de Valérie est gravement infectée. Pour la sauver, ils doivent retourner chez les primitifs y chercher un contre-poison. En accomplissant leur mission, ils parviennent à libérer Greg et Morris, au moment où se déclenche une formidable secousse sismique qui met en danger la civilisation d'Australia.
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Commentaires
Ce roman pour adolescent(e)s est le premier livre de la jeune auteure Johanne Massé, qui n'avait peut-être même pas vingt ans quand elle l'a écrit. Malgré son peu d'expérience, elle a produit un petit livre efficace et bien adapté aux lecteurs qu'elle vise. Construite en une série de scènes courtes, bien découpées, l'intrigue est portée par deux récits parallèles : les mésaventures de Greg et Morris (clin d'œil aux amateurs de BD !) prisonniers des Irradiés d'une part, et les tentatives de Yana et Yarik pour sauver Valérie-Yanel d'autre part. Cette alternance des récits, ajoutée à la densité des scènes, donne un roman où les temps morts sont inexistants. L'action prime. Et l'écriture de J. Massé convient bien à ce qu'elle raconte : phrases courtes à la syntaxe simple, sens du mot juste, absence de redondance. Le texte contient de nombreux termes spécialisés, judicieusement choisis, prouvant que l'auteure a une bonne connaissance de la technologie moderne. Il y en a peut-être un peu trop toutefois, puisque la SF en est ici une d'ordinateurs, d'écrans-vidéos et de robots-serviteurs. Ces qualités de l'écriture ne vont pas sans quelques défauts, dont le plus important est l'utilisation de clichés propres à la littérature d'action. On sent l'influence d'autres auteurs sur la plume de J. Massé.
Ce manque d'originalité se retrouve au niveau de l'histoire. On l'aura remarqué : catastrophe nucléaire, descendants humains dégénérés, patrouille du temps, civilisation de rescapés, il n'y a rien là de très nouveau. En outre, les personnages manquent un peu de contenu. Yana, Yarik et Greg n'affichent pas vraiment de différences. Ce sont des héros, dynamiques, décidés, sûrs d'eux et de leurs moyens. Tout leur réussit. La générosité et la grandeur d'âme semblent motiver leurs actes. Seul Samuel Morris sort du lot, torturé qu'il est par la disparition de sa famille dans l'holocauste nucléaire. Mais tout cela passe quand même bien à cause du suspense qui ne se relâche pas. Le lecteur est entraîné, comme tiré par la main, vers le dénouement. Aussi, J. Massé réussit à maintenir longtemps le mystère, par exemple sur les origines de Valérie et sur la nature de la cité d'Australia. La fin du roman est brusque, comme précipitée, et l'auteure y manifeste une légère tendance à la moralisation. On sent alors un esprit qui n'est pas sans rappeler celui des aventures en BD de Yoko Tsuno.
Johanne Massé a visiblement beaucoup de talent. Il lui faut maintenant développer davantage son imaginaire personnel et se débarrasser de ses influences stylistiques trop marquées. [DC]
- Source : L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 79-80.
Références
- Demers, Dominique, Le Devoir, 27-07-1985, p. 18.
- Le Brun, Claire, imagine… 30, p. 117-118.
- Ledoux, Danielle, Lurelu, Vol. 8, n˚ 3, p. 14.
- Lord, Michel, Solaris 61, p. 38.
- Marquis, Daniel, Des livres et des jeunes 26, p. 46.