À propos de cette édition

Éditeur
L'Apropos
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
L'Apropos vol. V, n˚ 2
Pagination
30-39
Lieu
Hull
Année de parution
1987
Support
Papier

Résumé/Sommaire

David prépare avec ses copains un vidéo-clip qu’il compte présenter à un concours organisé par une station d’holovision. L’arrivée sur la Terre d’un Glog à la recherche de son père servira d’inspiration à David qui en fera le thème de son œuvre musicale. Le groupe remportera le concours mais il lui faudra se battre contre les velléités de censure des autorités.

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Commentaires

Il est visible que cette nouvelle a été écrite spécialement pour les jeunes. Elle met en scène des adolescents pétris de bonnes intentions tout en constituant un plaidoyer contre le racisme et en faisant la promotion de la réconciliation avec le père et de valeurs comme la camaraderie. Ces bons sentiments sont fort louables mais ils restreignent la marge de manœuvre de l’auteur.

L’aspect SF n’est guère plus convaincant. Jean-Louis Trudel se contente d’évoquer une société du futur sans développer le moindrement des idées propres à la SF. Sa nouvelle est pleine de petits gadgets puisés à même l’imagerie SF mais qui ne sont guère plus que des étiquettes faciles. Il cultive ainsi la manie des sigles et utilise quelques néologismes. Pourtant, il ne suffit pas de remplacer télévision par holovision et de désigner la drogue par un nom propre (Olvidol) pour faire oublier que tout cela ressemble à des choses anciennes. N’oublions pas que le récit est censé se dérouler au 29e siècle. Or, cette société n’est pas plus évoluée que la nôtre. D’ailleurs, le vidéo-clip réalisé par le groupe ne repose sur aucune invention technique et, ce qui n’arrange rien pour l’efficacité de la nouvelle, ne suscite pas l’émotion que le sujet autorisait.

De même, l’aspect sociologique est hautement contestable. L’auteur laisse entendre que cette société est dystopique mais sa démonstration ne tient pas. Comment croire au caractère oppressif de cette société ? La mère de David a été arrêtée parce qu’elle chantait à l’ouvrage alors que le jeune garçon peut prétendre faire diffuser son vidéo-clip et venir à bout de la censure ? Une société répressive ne résisterait pas longtemps à un tel manque de fermeté.

Les motivations des personnages apparaissent également incohérentes. David est prêt à aider le Glog à retrouver son père, fait prisonnier au cours de la colonisation de sa planète par les Terriens, mais que fait-il pour sa mère ? « Demain l’espoir » souffre de plusieurs maladresses dans l’écriture. On relève de nombreuses tournures de phrases anglaises comme « Venko tourna son regard contre… » mais aucun effort de recherche stylistique. L’environnement social et les personnages manquent de crédibilité.

Comparée aux productions antérieures de Jean-Louis Trudel, cette nouvelle constitue certainement une grosse déception. [RB]

  • Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 182.