À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un homme qui travaille depuis des années à inventer un chronateur doit se défendre contre des voyageurs temporels venus du futur pour l’éliminer. Il succombera finalement aux mains de « son petit-fils encore à naître ».
Commentaires
La nouvelle d’Yves Meynard paraît dans ce qui est le dernier numéro du fanzine CSF, dont le nom originel était Courrier SF. Alors, est-ce à dire que le titre de la nouvelle contient une allusion voilée au sort du fanzine créé par Eddy Szczerbinski en 1988 ? Peut-être bien.
Le sujet, quant à lui, se nourrit de l’un des thèmes favoris de la science-fiction, le paradoxe temporel, illustré avec drôlerie et intelligence dans Retour vers le futur. Encore là, on a l’impression que l’auteur s’amuse à parodier gentiment ce thème qu’il traitera avec beaucoup plus d’ampleur, de gravité et de compassion dans « La Merveilleuse machine de Johann Havel ».
Ici, la narration prend la forme simplifiée du journal personnel tenu sporadiquement par le futur inventeur du chronateur, auquel s’ajoute en épilogue le commentaire de son meurtrier. L’intérêt se situe moins dans le dénouement du récit que dans les raisons d’ordre éthique qui ont incité les voyageurs du futur à tenter d’éliminer l’inventeur. En outre, les liens familiaux qui unissent celui-ci à ceux-là ajoutent une touche d’humanité à l’histoire. Il ressort finalement de la nouvelle de Meynard une morale toute simple, une évidence qu’il fait bon rappeler : toute invention est bonne en soi, ce sont les abus auxquels elle donne lieu qui sont condamnables.
Mais soyons honnête : « Le Dernier Courrier temporel » est un texte mineur dans la production de l’auteur, même s’il n’a pas à en rougir. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 135.