À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Enfermé chez lui depuis cinq jours, Martin a inventé une délirante machine à voyager dans le temps qu’il expérimente avec son amie Amélie. S’ensuit un dédoublement à répétition du couple à travers le temps qui constitue une menace pour le cours du temps lui-même : en 2456, on se heurte à l’effacement, à la coupure nette de toutes les lignes du temps, à un manque de « matière physique ». La seule solution consiste à revenir au premier déplacement et à empêcher qu’il se produise. Interviennent alors les entités de la Création divisées en deux clans, soit celles qui désirent que le temps soit maintenu et celles qui veulent qu’on y mette fin, justement en 2456. Car le temps est une invention, tout comme l’humanité, une simulation souhaitable par les uns et sacrilège pour les autres. La conclusion du conflit se jouera au dernier hôtel, un lieu hors du temps où Amélie apprendra qu’elle doit elle-même empêcher la machine de Martin d’effectuer son premier déplacement.
Commentaires
Les amateurs d’histoires de voyages dans le temps devraient sortir de cette nouvelle le sourire aux lèvres. C’est avec beaucoup d’habileté que Côté dirige ses deux personnages à travers des trames temporelles hallucinantes qui se complexifient à mesure que l’histoire avance. L’auteur a adopté une approche non linéaire, ce qui sert bien cette nouvelle aux multiples ramifications et relance l’intérêt du lecteur pour ce monde détraqué.
Malgré quelques maladresses d’écriture, le récit est mené rondement et avec beaucoup d’assurance, saupoudré d’une touche d’humour qui donne le ton. Les conversations de tous ces doubles issus de différentes époques de leur vie semblent empreintes d’un certain détachement, voire d’un léger ennui, face à la gravité de la situation. Ce qui ne les empêche pas d’agir, puisqu’Amélie a installé un quartier général réunissant les plus grands esprits dans une Alexandrie au faîte de sa gloire.
À cet égard, le souci du détail, y compris dans les motivations et explications des entités de la Création, donne tout le carburant nécessaire à une histoire enlevante. Dans le genre, il s’agit d’une belle réussite. [JD]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 56-57.