À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
XXIe siècle. La littérature est morte, perdue dans le chaos d’un monde où tout va plus vite, toujours plus vite. Seule une poignée d’irréductibles tiennent mordicus à plonger dans un univers où le rythme est plus lent et où le temps a une autre notion que celle de l’instant : celui de la durée. Animateur de télévision, le narrateur décide de consacrer une émission à la littérature, une seule, où il fera à l’ancienne, en prenant le temps. Son but : parler de la richesse de la littérature mondiale, pour une fois, une seule fois en prenant son temps. Avant de passer au suivant.
Commentaires
Un univers où tout va vite, toujours plus vite, encore plus vite… Déjà entendu parler de ça. Miroir de notre société actuelle ? La nouvelle a été écrite en 1996 et si certains éléments rappellent la science-fiction d’antan (les livres en papier existent encore !), d’autres sont clairement prophétiques, comme l’avènement de la société de la vitesse, où les écrans prennent de plus en plus de place.
En fait, le rythme de la nouvelle donne chair à cette société où tout va toujours plus vite : les phrases sont longues, mais coupées d’une multitude de virgules comme autant de petites inspirations dans un texte dense. Il y a beaucoup d’énumérations et cela crée un effet vertigineux de vitesse, comme si on avait à peine saisi le sens de quelque chose que déjà, cela s’éloignait. Il est difficile de définir de quoi on parle exactement dans ce texte, car la nouvelle est surtout un exercice d’écriture très réussi. Le sujet est secondaire. Malgré tout, on sent un profond amour de la littérature qui perce, ainsi qu’un plaidoyer pour la beauté et le confort de la lecture papier et pour ce que lire sur du papier veut dire également.
Un beau texte très court, mais une lecture dont on sort quasiment essoufflé à cause de son style. [MC]
- Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 130-131.