Dernière Licorne (La)

Jeanne apprend par son père archéologue que leur ancêtre Pierre Foley a décimé la presque totalité des licornes et que Mars, seul rescapé de l’holocauste, a juré de retrouver le onzième descendant de Foley qui vivrait sur un autre continent et parlerait français. Or, il se trouve que Jeanne est la onzième descendante de Foley. Comme de fait, la licorne la retrouve mais aucunement dans le but de lui faire du mal ; au contraire, l’animal fabuleux remonte avec elle le cours du temps jusqu’au dix-septième siècle dans l’espoir de prévenir la terrible hécatombe…

Cette nouvelle, publiée dans le recueil des finalistes de la vingtième édition du concours littéraire Richelieu s’adressant aux élèves du secondaire de la région de Québec, a mérité à son auteure le premier rang en 1^re secondaire. Cela dit, il faut souligner les nombreux problèmes de construction et de logique qui agacent à la lecture de son texte. D’abord, après l’introduction, la narration passe inexplicablement de la première personne du singulier à la troisième ; en outre, l’auteure semble ignorer qu’une licorne n’est pas un cheval ailé ; enfin, on n’apprendra jamais les motivations qui poussent Pierre à vouloir exterminer les licornes. Tout cela incite à questionner la pertinence de publier les textes des finalistes d’un tel concours dans leur état initial ; quelques corrections apportées çà et là par une direction littéraire auraient évité que les auteurs ne rougissent de honte en se relisant dans dix ans…

De toute manière, on ne saurait exiger de Jacynthe Fréchette, âgée d’environ douze ans au moment de la rédaction de ce texte, qu’elle signe un chef-d'œuvre destiné à révolutionner le genre. Somme toute, en dépit des maladresses inévitables à cet âge, il s’agit d’un texte bien tourné et plutôt sympa. L’avenir dira s’il s’agissait du premier jalon d’une œuvre à venir… [SP]

• Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 81-82.