À propos de cette édition

Éditeur
Paulines
Titre et numéro de la série
Bizarre - 2
Titre et numéro de la collection
Jeunesse-pop - 74
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
115
Lieu
Montréal
Année de parution
1991
ISBN
9782890395022
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

Rafaële et sa mère, Hélène, vont passer leurs vacances au chalet du cousin Alexandre pour aider Mathieu, le conjoint d’Hélène, à ne plus consommer de drogue. Là, Rafaële rencontre Isabelle Bergevin, une jeune fille de son âge, qui affirme avoir été violée par un barbu habitant une cabane délabrée dans la forêt. Et là n’est pas son seul problème puisque son père, un ancien médecin alcoolique, est souvent violent envers sa famille. Seul François, le frère d’Isabelle, parvient à le calmer.

D’une nature énergique et franche, Hélène décide de confronter le barbu… qui est en fait un honnête sculpteur recherchant la tranquillité et la solitude pour créer ses œuvres. Il appert alors qu’Isabelle a inventé l’histoire du viol pour cacher ou transposer la peur que lui inspire son père.

Un soir, après que son père se soit emporté contre elle, Isabelle s’enfuit dans la forêt et s’embourbe dans les sables mouvants. Rafaële et Mathieu, en utilisant leurs pouvoirs, parviennent à la sauver. Repentant, M. Bergevin promet de changer et Mathieu décide alors qu’il est temps aussi pour eux de reprendre une vie normale et de retourner en ville.

Commentaires

Avec Des vacances bizarres, un roman pour adolescents qui tient du polar, Francine Pelletier aborde plusieurs problèmes sociaux de front : alcoolisme, drogue, viol, brutalité envers les proches, divorce, désintoxication, aide psychologique, etc. Le fantastique, bien que se manifestant à de multiples reprises, tient à peu de chose : télékinésie chez Mathieu, télépathie entre lui et Rafaële et capacité de ceux-ci à capter grossièrement l’état d’esprit des gens en pénétrant dans leur pensée : « Raf risqua une lente exploration de l’esprit du chauffard, mais se retira aussitôt. Ce qu’elle avait brièvement “senti” des pensées du garçon n’était qu’un embrouillamini où dominait une sourde violence. Comme un poing fermé et sanglant qui palpitait au rythme d’un cœur battant. » En fait, pour qualifier correctement ce roman, il faudrait dire qu’il s’agit d’un roman réaliste, assaisonné, çà et là, de fantastique.

Même si Des vacances bizarres est une histoire aux rebondissements multiples, qui garde l’intérêt du lecteur du début à la fin, on peut relever quelques maladresses dans la composition. Ainsi, au fil des pages, le lecteur éprouve de la difficulté à comprendre les craintes de Mathieu envers les policiers, sa résistance face à ses pouvoirs télékinésiques, ou encore les allusions concernant l’enlèvement de Rafaële. Bien qu’une note nous renvoie à un roman précédent de l’auteure, Monsieur Bizarre, il reste que ces rappels sont agaçants et désagréables pour qui ne l’a pas lu. L’auteure aurait dû expliciter son propos ou biffer tout simplement ces rappels, par ailleurs inutiles à l’action.

Le personnage d’Alexandre, pour sa part, n’est guère convaincant. Pelletier essaie d’en faire une sorte de sauveur, mais il apparaît plutôt comme un bon gars peu subtil et maladroit. Son discours est prévisible, parce que figé, et ses décisions parfois peu réfléchies (pas très habile en effet pour un psychologue de se présenter le soir chez des inconnus pour leur offrir son aide !).

Malgré ces quelques réticences, le roman est à la hauteur du talent de l’auteure qui, si elle excelle dans la science-fiction, prouve ici qu’elle sait aussi peindre la détresse humaine et relever le défi du roman fantastico-réaliste. [HM]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 131-133.

Références

  • Lacroix, Pierre, Temps Tôt 13/14, p. 72.
  • Martel, Julie, Solaris 96, p. 20-21.
  • Riendeau Cadieux, Diane, Lurelu, vol. 14, n˚ 2, p. 20.