À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Hishito rend visite au vieux sage Shotoku qui l’invite à accepter ses rêves prémonitoires. Quelques siècles plus tard, une jeune femme croise le regard d’un passant qui pourrait bien être Hishito car elle voit dans son esprit un paysage du Japon féodal.
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Commentaires
Rétablissons d’abord les faits. Le texte en deux parties publié dans Québec français avait bel et bien pour titre « Deux fragments » alors que la rédaction de la revue l’a interprété comme deux fragments indépendants. En outre, l’ordre en a été inversé. Le fragment de la page 35 constitue en fait la suite de celui de la page 37.
La première partie constitue un texte d’atmosphère situé dans le Japon médiéval. C’est la partie la plus valable en raison de ses descriptions poétiques. Cette délicatesse de teintes pastel fait penser à la clarté, à la simplicité et à la beauté de la peinture japonaise.
La deuxième partie, contemporaine celle-là, doit éclairer la première et faire ressortir le thème fantastique de la réincarnation, de la vie éternelle. Les deux ou trois indices semés par Sernine sont cependant très minces et il n’est pas sûr qu’un lecteur attentif les décèle.
Tant au niveau du thème qu’à celui de l’écriture, « Deux fragments » représente les prémices du récit publié dans la présente édition de L’ASFFQ. On sera sans doute plus à même de constater dans « Sur la scène des siècles » le virage important qui s’opère dans le fantastique de Daniel Sernine. L’auteur délaisse les thèmes traditionnels du fantastique gothique au profit d’une esthétique moderne.
« Deux fragments » propose donc une belle scène historique suivie d’une insertion du thème dans le quotidien moderne sans que ce temps ne soit cependant développé. Le texte, qui pousse le fantastique dans ses derniers retranchements, est par ailleurs parfaitement cohérent si on le soumet à une lecture réaliste. S’il annonce la renaissance de Daniel Sernine en auteur de fantastique moderne, ce sont d’autres productions qui l’établiront hors de tout doute. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 126-127.