À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
On manque de bonheur à la maison de Liliane. La maman de Sylvain, Mathieu et Liliane leur demande d’en rapporter de la ville. Sylvain, l’aîné, part le premier mais ne ramène qu’un peu de griserie. Mathieu et Liliane partent à leur tour et Mathieu retourne à la maison avec un livre de recettes pour se fabriquer du bonheur quotidien. Liliane, cependant, reste en ville, fait de nouvelles connaissances et revient chez elle dans une maison volante après un voyage éclair vers l’est.
Commentaires
Cette nouvelle pour enfants tient plus de la fable que du récit fantastique ou de science-fiction. Ce n’est pas un texte facile et il s’agit fort probablement d’une version remaniée de « La Tour volante », une nouvelle antérieure (1988) dont la trame est semblable et qui s’adressait à un public plus mûr. L’histoire établit d’abord des nuances entre diverses sortes de bonheur, au gré des péripéties et discussions, puis s’attache aux aventures de Liliane loin de chez elle. En ville, celle-ci découvre des gens que le bonheur ne concerne pas et qui pensent que son village est arriéré. La déclaration de l’habitante de la maison volante, « On est heureux quand on ne désire rien », rappelle l’idéal du bouddhisme auquel adhère l’auteure, mais ce n’est pas la morale de l’histoire.
En effet, la nouvelle se termine sur une question qui peut susciter une multitude de réponses. Qu’est-ce que Liliane a retiré au juste de son petit voyage en ville ? A-t-elle appris à voir la vie d’une autre façon, ou simplement qu’il existait une autre façon de le faire ? Esther Rochon n’impose pas de réponse unique et c’est un élément du charme de cette nouvelle. L’écriture est simple, mais émaillée de gentilles trouvailles, et il faut souligner l’excellence des illustrations de Sharif Tarabay. Bref, ce texte est, de toutes les façons possibles, un éloge de l’imagination et de l’ouverture d’esprit. [JLT]
- Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 141.