À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, à Nigelle, un curieux document datant du treizième siècle est retrouvé. Il relate les circonstances de la rencontre de l’ingénieur et architecte français Villard de Honnecourt avec une créature humanoïde venue à bord d’un “char de feu”. Se présentant comme un “envoyé”, celle-ci explique que la puissance qui l’envoie est responsable de la préservation des mondes et qu’elle désire voir si les hommes de ce monde mettent celui-ci en danger. On lui fait visiter la ville et observer le fonctionnement de diverses machines. Le bilan de son examen se révèle négatif : les forêts sont exploitées sans conscience du lendemain, les cours d’eau pollués, l’air lui-même pourri par les produits de la combustion. En sauvant la vie d’un maître fondeur par un moyen “surnaturel”, l’envoyé révèle sa nature aux observateurs et se voit de ce fait forcé d’interrompre sa mission. Mais avant de partir, il avertit Villard que le monde et la puissance qu’il représente ne sauraient tolérer bien longtemps une telle négligence.
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Commentaires
La morale de cette histoire, incompréhensible pour Villard et ses contemporains, s’adresse à nous, lecteurs de la fin du XXe siècle : si l’envoyé revenait sur notre planète en cette fin de siècle, il la trouverait dans un bien piètre état. Les Terriens n’ont apparemment rien appris depuis les jours lointains de sa première visite. Les mêmes causes, la même négligence, mènent aux mêmes résultats. Le passage prophétique où Villard décrit les développements techniques futurs n’a certainement pas la même résonance pour lui que pour nous.
Cela dit, « Le Deuxième carnet de Villard » semble un peu mince. L’auteur en était sans doute conscient : pour donner un peu plus de saveur à l’ensemble du texte et pour distraire quelque peu notre attention, il a opté pour une sorte de moyen-français modernisé.
Un texte relativement mineur, donc, dans l’œuvre de Jean-Louis Trudel, mais qui présente malgré tout de l’intérêt, ne serait-ce que pour nous rappeler que le Moyen Âge a connu une importante révolution industrielle sans laquelle le développement de la bourgeoisie n’aurait sans doute jamais eu lieu, non plus que le capitalisme tel que nous le connaissons. [GS]
- Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 173-174.