À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
La foudre tombe sur Diane. Amochée, elle rentre chez elle où son mari tente de la battre mais en est incapable. Elle découvre qu’elle est désormais intouchable. Elle porte plainte à la police, ce qui rend son mari furieux. Il fonce sur sa femme avec son automobile mais il se tue quand la carrosserie s’écrase contre son champ magnétique. La police n’y comprend rien. Diane peut toucher ce qu’elle veut, mais rien ni personne ne peut la toucher. Le lendemain, les journalistes sont à sa porte.
Parce qu’on refuse de lui rendre sa monnaie dans un bistro, elle décide de la prendre elle-même dans la caisse. La police à ses trousses, elle rencontre le Premier ministre et se menotte à lui. Diane se retrouve chez lui et il la garde à coucher. Il voudrait bien que ses scientifiques l’examinent. Elle refuse de jouer au cobaye et elle part. À son nouveau travail, les clients affluent pour la voir. Son patron profite de sa célébrité, car elle fait la une des journaux. Ce soir-là, elle sort avec Robert, un collègue qui lui plaît. Un groupe de jeunes s’attaque à eux mais, puisque Diane tient la main de son compagnon, il est immunisé aussi contre les coups. Elle va dormir chez Robert qui lui annonce finalement qu’il est gai. Le lendemain, elle appelle le Premier ministre et lui propose de transférer 10 % du budget militaire dans les hôpitaux, en échange de quoi elle se laissera observer par les scientifiques. C’est une offre à durée limitée. À la fin de la journée, son patron la renvoie et elle apprend qu’on a changé la serrure de son appartement.
Le Premier ministre a magouillé tout cela, même son compte en banque est à sec. Elle rappelle le Premier ministre, l’accuse et le menace. Elle convoque ensuite les médias à une conférence de presse au cours de laquelle elle raconte son histoire et demande à la foule de manifester son approbation en déposant une fleur au pied de la fontaine où elle se trouve : elle ira elle-même prélever des fonds publics pour les injecter dans la santé. À midi, des centaines de personnes sont là pour l’appuyer. Elle se rend à la banque mais le directeur refuse de lui rendre son argent. Quand le camion de la Sécu arrive, elle s’empare d’un million de dollars et part. Elle ne garde que ce que la banque lui doit et se rend à l’hôpital où elle forme une chaîne humaine intouchable.
Le lendemain, la chaîne se rend à la banque centrale et retire plusieurs millions. Le directeur de l’hôpital lui fait comprendre qu’il est impossible d’utiliser cet argent. La foule se disperse devant l’échec et elle donne rendez-vous à tous le lendemain. Robert fait voir à Diane qu’elle peut détruire les systèmes informatiques grâce à son champ magnétique. Elle se rend au ministère des Impôts et du Revenu et exige beaucoup de conditions, dont des transferts en éducation. On lui tire dessus, elle devient l’ennemi public numéro 1. Elle se cache dans les terrains vagues, on lui lance des bombes. Elle réplique en lançant des bombes sur les pires pays. La guerre nucléaire éclate. Diane et Robert se tiennent par la main, protégés des radiations.
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Commentaires
Dans ce roman de Ghislain Taschereau, un auteur surprenant qui flirte allégrement avec l’absurde, Diane fait d’abord figure d’antihéros, femme ordinaire avec sa petite vie et un mari qui la bat. La foudre qui lui tombe dessus, c’est le changement de statut de cette héroïne qui s’opère. Elle apprivoise d’abord son nouveau « pouvoir », devient populaire. Quand les autorités s’intéressent à son cas, le personnage devient presque christique : ses intentions sont pures, elle crie à l’injustice, chasse les vendeurs du temple. Des centaines de personnes la suivent et l’appuient. Malheureusement, à force de ne pas être entendue, Diane utilise des moyens de plus en plus radicaux et de salvatrice elle devient terroriste, ennemi public. Dans sa toute-puissance, elle provoque la fin du monde.
Taschereau y a mis le paquet, mais le message reste le même : le monde est autodestructeur et il ne s’arrêtera pas dans sa course folle tant qu’il restera quelque chose à détruire. Taschereau met l’accent aussi sur les connivences du système politique, économique et mondial. Un brin de pessimisme imprègne le sort de Diane et de la Terre avec elle.
La narration, pour sa part, use d’un moyen très original : Diane raconte elle-même cette histoire et ne laisse aucune place pour le discours direct. Cela fait un peu étrange : « Ce qu’il ignore, c’est que je n’ai nulle envie de discuter. Et puisqu’il l’ignore, je le lui dis. Allons je ne peux pas lui faire cela. Ça ne prendra que quelques minutes. » Il en résulte un roman à la fois très bougeant et très introspectif publié fort adéquatement chez Les Intouchables. Tout comme Diane l’est. [FL]
- Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 165-166.
Références
- Martel, Réginald, La Presse, 12-11-2000, p. B2.