À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Janvier 1482. Alors que le Tout-Paris célèbre la Fête des Fous, Djalida est bien heureuse car elle a réussi à voler une bourse qui se révèle contenir quelques pièces d’or ainsi qu’un petit diablotin ailé qui, en échange de sa libération, lui offre de conserver les pièces si elle lui permet de survoler la ville.
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Commentaires
Un court texte de Natasha Beaulieu qui montre trop bien les défauts d’un premier texte. J’ai bien aimé le clin d’œil à Victor Hugo, la période me paraissant une mine d’or pour le genre, mais qu’on ne s’y trompe pas : il s’agit ici d’un texte de débutante qui recèle plusieurs faiblesses, à commencer par une certaine hésitation dans l’écriture comme dans la narration, variant aléatoirement entre un rapprochement émotif et une distanciation neutre, passant allègrement de l’admiration béate à la terreur irraisonnée. Et lorsque j’ai regardé d’un peu plus près la logique interne de l’histoire, tout s’est écroulé.
Je me serais attendu à ce que le petit diable qui roule hors du sac manifeste une finesse diabolique afin de ne pas y retourner. Plutôt, pour remercier la voleuse, il lui offre de conserver les pièces d’or en échange d’une petite virée nocturne dans le ciel de Paris. Cela signifie non seulement qu’il est toujours prisonnier de ce qui l’unit au sac, mais également que son propriétaire fut fort mal avisé de se balader en pleine fête parisienne avec un être aussi louche dans une simple bourse.
Finalement, même le choix du mot chimère devient douteux lorsqu’on sait que ce terme peut également servir pour désigner une illusion, une notion qui aurait pu transformer ce texte. Ainsi, plutôt que de se retrouver dans les petits souliers d’une nouvelle Jeanne d’Arc, la voici qui part à la recherche du propriétaire de la bourse. Et par la fenêtre le symbolisme !
Natasha Beaulieu démontre bien ici qu’elle est une écrivaine de visions. Il ne lui reste qu’à apprendre à les interpréter. [BS]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 12-13.