À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Éric et sa femme, Annick, en ont plein les bras avec leurs deux jeunes enfants. Ils aimeraient bien, surtout, que la petite dernière, Laurence, commence à faire ses nuits pour qu’ils puissent enfin dormir. Éric a alors l’idée d’inventer un appareil synchronisé sur les ondes cérébrales de la phase de sommeil profond pour faire dormir ses enfants quand il le veut et pour la durée de temps qu’il désire. Mais cette idée apparemment géniale se retourne contre lui.
Commentaires
On connaît déjà l’effet calmant de certaines ondes sonores sur les ondes cérébrales. Des appareils simulant le bruit des vagues et censés favoriser le sommeil existent déjà sur le marché de même que des disques compacts émettant des ondes censées favoriser le repos. Jean-Pierre Guillet n’invente donc rien de vraiment nouveau avec cette nouvelle, mais il développe l’idée de façon intéressante et la pousse un peu plus loin : et s’il était possible de contrôler complètement le cycle de sommeil de quelqu’un avec certains types d’ondes ?
Le personnage principal du texte y parvient, mais à ses dépens. En effet, les enfants trouvent l’appareil et tournent les boutons, réglant ainsi les ondes de l’instrument sur les rythmes biologiques des parents, qui s’endorment. Et, comme la petite Laurence finit par échapper la boîte noire et par la casser, ils ne se réveilleront sans doute plus jamais. Comme quoi il peut être périlleux de vouloir contrôler la nature ! Mais soyons claire : le lecteur n’a pas l’impression, en lisant la nouvelle, qu’on cherche à lui passer un message. Le ton est plutôt ludique, pas didactique.
Si l’idée du texte et l’angle sous lequel elle est traitée sont intéressants, l’écriture, elle, est un peu naïve. Jean-Pierre Guillet écrit principalement pour la jeunesse et ce fait transparaît dans des formules comme celle-ci : « Éric […] inséra un disque compact dans la chaîne stéréo high-tech », ou encore :
Pendant que sa femme se retournait de son côté, Éric Tremblay se demandait comment il pourrait bien arriver à se soulever du lit ; une grue, peut-être…
— Alors tu y vas ? marmonna Annick Latendresse. Et elle se flanqua un oreiller sur la tête.
Par contre, les personnages de la nouvelle sont bien esquissés, malgré la brièveté du texte. Les tourments qu’endure Éric à cause de ses enfants nous ont fait sourire plus d’une fois. « Dodo ! » demeure donc, dans l’ensemble, un bon divertissement, à conseiller avant d’aller dormir ! [SN]
- Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 97-98.