À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un équipage arrive sur une planète où la vie est en voie d’extinction. Seule trace immédiatement perceptible d’une civilisation antérieure disparue : un dodécaèdre de cristal dans lequel dort un homme. Les spécialistes du vaisseau essaient de percer le secret de cette énigme, mais sans succès.
Commentaires
« Le Dormeur dans le cristal » est une nouvelle simple, pas compliquée pour deux sous. L’écriture demeure continuellement en surface et privilégie l’anecdote plutôt que l’étude de la psychologie des personnages. En fait, on sent chez l’auteure une volonté de développer un peu plus ce dernier point mais une certaine retenue l’en empêche.
Il y a dans ce texte une entreprise de dissimulation à l’œuvre. La présence du Dormeur dans cet habitacle de cristal soulève plusieurs questions qui demeurent sans réponses. L’auteure se prive ainsi de la possibilité d’explorer une voie et, ce faisant, d’enrichir son texte. Au demeurant, la fin est assez frustrante puisque le Dormeur est largué dans l’espace.
Si le récit ne tire pas profit de ses potentialités quant à l’origine du Dormeur, la fascination que celui-ci exerce sur Maïa, la narratrice, est plus achevée. Cet homme réveille les fantasmes de l’adolescente et incarne un vieux mythe tenace, celui du Prince charmant. Mais il y a aussi retournement du mythe de la Belle au bois dormant, alors que c’est Maïa, se penchant sur le Dormeur, qui le réveille… un instant. Le conte de fées s’arrête là. Sabine Verreault a visiblement passé l’âge d’y croire.
Voilà un texte qu’on voudra sans doute relire dans quelque temps, pour une raison ou pour une autre. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 143-144.