À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Alfie a maille à partir avec la Mort. Celle-ci, costumée complet-cravate, l’allure d’un comptable, lui donne une contravention pour entrave à la Mort : Alfie a refusé de lui indiquer l’adresse d’une victime désignée. Désormais, ses jours sont comptés. Sauf qu’Alfie a appris un détail fort utile, c’est que la Mort ne peut pas supporter l’eau. À l’heure annoncée, il lui suffira de préparer une réception toute spéciale pour la Grande Faucheuse.
Commentaires
Le recueil de nouvelles Le Bureaucrate rassemble sept auteurs autour d’un défi, celui d’amorcer et de terminer leur texte avec exactement les mêmes mots que le roman de SF Stations des profondeurs de Michael Swanwick : « Le bureaucrate tomba du ciel… » pour commencer, « Et pour changer, le bureaucrate tomba à la mer » pour terminer. Hugues Morin relève le défi en exploitant la veine fantastique. Il met en vedette la Grande Faucheuse soi-même, mais change sa faux en un mini-ordi de poche et sa trop traditionnelle cape sombre en un complet deux-pièces de bureaucrate. L’auteur relève bien le défi de base du recueil en créant une histoire qui exploite au mieux les phrases de début et de fin.
Le récit ne se tire pourtant pas indemne de l’épreuve, il souffre même de la contrainte. En particulier, le lecteur doit se farcir l’épisode un peu longuet de la conversation entre Alfie et son médecin, un personnage qui prend trop de place eu égard à son apport dramatique nul. Et puis, subir quatre rencontres avec la Mort, c’est au moins une de trop du fait qu’on avait déjà subodoré la chute dès la deuxième.
Dernière remarque, la correction linguistique de la nouvelle laisse à désirer. Comme s’il s’agissait d’un manuscrit d’auteur non révisé, le texte est ponctué de coquilles, de grossières fautes d’orthographe et de syntaxe, et autres curiosités. Il s’agit donc, malgré l’allure professionnelle du livre, d’un travail d’édition bâclé. [RG]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 134-135.