À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
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Commentaires
Ce récit est d’une grande beauté. On y lit le romantisme « expérimenté » de deux amants de la vie qui ne se laissent pas démoraliser par les aléas de la vieillesse. La quête qu’ils entreprennent est originale : les protagonistes de ce récit néofantastique sont des personnes âgées. Vincent et Marisa vivent bien – très bien, même – avec les « conséquences » du phénomène surnaturel ; ils vont même à sa rencontre, ce qui permet de questionner la fantasticité de ce texte, qui s’apparente davantage au merveilleux.
L’écriture de Foëx est belle, ciselée, et le discours des vieux amoureux donne espoir au lecteur : il est possible, sans doute, d’entretenir des sentiments forts (et positifs…) pour l’être aimé jusqu’en fin de vie. Ainsi en témoignent les propos, émouvants, de Vincent : « Aurions-nous peur de mourir, mon amie, après tant d’années passées côte à côte ? Des années de bonheur malgré les misères et les souffrances du quotidien. Mourir ensemble, l’un près de l’autre, comme nous avons vécu, n’est-ce pas la plus belle fin dont nous puissions rêver ? Et si nous vivons, si le destin nous est favorable, il me reste assez d’amour, Marisa, pour nourrir cinquante autres années de vie commune et te rendre heureuse une seconde fois. »
Or, si la première portion de ce récit révèle un bel optimisme, la seconde, elle, laisse un goût amer (non pas en raison de l’écriture ou de failles dans l’histoire mais bien parce que, malgré que le récit soit plutôt court – moins de dix pages –, on s’est attaché au couple et on souhaite qu’il réussisse sa quête). En effet, les amoureux rajeunis « paient », d’une certaine façon (qu’il est laissé à la discrétion du lecteur de supputer) pour leur tentative d’esquiver le destin : ils rencontrent tous deux en chemin un nouvel amant et sont séparés… au grand dam du lecteur avide de fins heureuses. (Quoique rien n’indique que Vincent et Marisa ne seront pas heureux dans cette seconde vie…). [SL]