À propos de cette édition

Éditeur
Point de mire
Genre
Science-fiction
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
224
Lieu
Repentigny
Année de parution
1974
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Percival Bloom est un bibliothécaire sans histoire et sans ambition, piégé dans un mariage malheureux avec Hortensia, une femme mesquine et manipulatrice. Une race d’extraterrestres, les Nomadiens, vivant secrètement aux dépens des ressources naturelles de la Terre, décide de faire de Percival leur champion, afin qu’il sauve la race humaine de l’autodestruction. Ils confèrent donc au bibliothécaire des pouvoirs surhumains, sans toutefois établir de contact avec lui. Bloom découvre progressivement ses nouvelles aptitudes : sa mémoire devient phénoménale et ses capacités physiques, auparavant médiocres, sont maintenant d’un niveau olympique.

Pendant ce temps, le président tyrannique de Bibilus, un pays voisin, manigance pour s’ap­proprier les ressources naturelles de Chloro, pays où réside Percival. Ce dernier rejoint un groupe de rebelles de Bibilus. Après plusieurs attaques terroristes contre le régime, le gouvernement tombe. Bloom rentre chez lui, victorieux. Les extraterrestres, satisfaits des performances de Percival, décident de lui laisser ses pouvoirs, afin qu’il continue de protéger la planète.

Commentaires

Échec au président est un roman de science-fiction malhabile et particulièrement naïf. On remarquera d’abord la profusion de noms ridicules, autant pour les personnages (un des extraterrestres se nomme « Proton ») que pour les lieux (ce pays où la nature est bien préservée ? « Chloro », bien sûr ! Et celui où les habitants ont des mœurs barbares ? Ne cherchez pas trop loin : « Barbarie »), comme si l’auteur s’était senti obligé de truffer son récit de mots étranges, pour bien souligner le fait qu’on a ici à faire à de la SF. Ça ne semble pourtant pas nécessaire, puisque le roman exploite ouvertement plusieurs concepts typiques du genre : les extraterrestres et le surhomme, principalement. Mais l’articulation de ces novums dans le récit est si peu inspirée que c’en est affligeant.

Les extraterrestres ne sont mentionnés qu’au tout début et à la toute fin du roman, pour justifier l’apparition soudaine des pouvoirs de Percival et pour introduire, sans grande subtilité, le message écologique qui traverse l’œuvre. Quant aux pouvoirs du personnage principal, ils sont présentés comme étant tellement extraordinaires qu’ils en deviennent complètement ridicules. Par exemple, Percival survit à un terrible accident de voiture, une collision frontale avec un arbre, à grande vitesse. Évidemment, le héros s’en sort sans une égratignure. Fait plus surprenant, la voiture est, elle aussi, indemne… !

Les personnages n’ont aucune profondeur, à commencer par Percival. Il ne s’interroge jamais vraiment sur ses pouvoirs, que ce soit sur leur origine ou sur la façon de les utiliser. Il se laisse passivement porter par le récit, sortant par moments de son inertie pour se battre contre un nombre improbable d’assaillants. Le roman ne le fait pas du tout évoluer comme personnage. À peine est-il va­guement contrit, dans l’épilogue, d’avoir été séparé de sa femme et de ses enfants (qui ne sont jamais présentés) pendant qu’il participait à la chute du gouvernement d’un pays voisin. Quand les personnages d’un roman se sentent encore moins impliqués dans le récit que le lecteur, ce n’est jamais bon signe. [GV]

Références

  • Carrier, Denis, Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec V, p. 626.
  • Parizeau, Alice, La Presse, 30-06-1986, p. B6.