À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Une nouvelle machine est venue révolutionner la vie des humains. Ce n’était pas seulement une intelligence artificielle, c’était une machine à tout faire. Pour la première fois depuis le début de l’humanité, 99,9 % des humains ont pu jouir de la société des loisirs, promise depuis toujours. Malheureusement, la faune et la flore s’emparèrent de la Terre, éliminant en un rien de temps la totalité des gens oisifs. Par contre, les quelque 0,1 % qui avaient décidé de continuer à travailler vivent toujours et habitent dans une réserve conçue pour les humains, cette espèce en voie de disparition, mais maintenant en harmonie avec la nature.
Commentaires
Cette courte nouvelle efficace s’apparente à un essai uchronique d’où ressort une critique sociale mêlée d’un certain optimisme. Le lecteur ne suit pas un personnage en particulier mais plutôt l’humanité au complet, confrontée à sa propre bêtise ainsi qu’à son principal vice, la lâcheté. Dans le résumé des événements qui ont conduit d’abord à l’utopie et ensuite au cauchemar, on voit que l’humain provoque lui-même sa perte en tentant de créer son paradis.
On remarque d’ailleurs une référence au classique Le Meilleur des mondes dans la phrase suivante tirée de la nouvelle : « Bref, après des siècles de sauvagerie industrielle, la sphère de l’écosystème serait reconstituée et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. » Contrairement à de nombreux textes que j’ai pu lire, alarmistes et souvent très critiques envers l’être humain, l’auteure offre une solution en guise de retournement de situation à la fin de la nouvelle, une ouverture pour s’en sortir : s’allier à la nature. Hélène Lesage a utilisé judicieusement des citations mises en exergue au début de la nouvelle (extraits d’Éloges et d’Anabase de Saint-John Perse) et à la fin, fermant ainsi le texte de façon intéressante. [JR]
- Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 119.